En juin, j’ai prononcé un discours au Sénat au sujet du plus récent rapport de notre comité de Droits de la personne : Niveler les chances : une progression naturelle du terrain de jeu au podium pour les personnes handicapées au Canada.

Le rapport conclut l’étude de notre comité sur la façon dont le gouvernement peut améliorer l’accès aux activités physiques et sportives pour les personnes handicapées. Il aborde la vie active pour les personnes handicapées et droits de la personne, la santé et les droits de la personne, les obstacles à la participation, et le développement des athlètes au Canada.

Entre février et octobre de l’année passée, notre comité s’est rencontré avec des représentants gouvernementaux, des organisations qui promeuvent les droits des personnes handicapées, des paralympiens, des représentants des Nations Unies et d’autres citoyens concernés.

Nous avons entendu parler de nombreux obstacles supplémentaires à la participation au sport pour les Canadiens handicapés, y compris le coût élevé de l’équipement spécialisé et du transport ainsi que le manque d’entraîneurs et d’information sur les possibilités de pratiquer un sport. Nous avons discuté des initiatives et propositions qui aideraient à faire en sorte que tous les Canadiens, sans égard à leur incapacité, leur sexe, leur culture ou leur origine ethnique, ont la possibilité de profiter d’un mode de vie sain et heureux.

En 2010, le Canada a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies. Ce faisant, notre gouvernement s’est engagé envers les Canadiens et le monde qu’il protégera les droits des personnes handicapées de participer dans le sport, les loisirs et activités de loisirs.

On compte 4,4 millions de personnes handicapées au Canada, mais, selon certaines études, seulement 3 % d’entre elles participent régulièrement à des activités physiques organisées.

Durant l’une des audiences de notre comité, une jeune athlète, Christina Judd-Campbell, est venue raconter son histoire. Je la cite :

Pendant de nombreuses années, j’ai vraiment eu beaucoup de difficultés. Outre mes frères et sœurs, je n’avais pas vraiment d’amis; je ne trouvais aucune activité qui me plaisait ou dans laquelle j’étais bonne. Toutefois, ma vie a changé lorsque je me suis inscrite en gymnastique rythmique à OSC […] Mes succès en gymnastique rythmique m’ont démontré qu’en mettant l’effort nécessaire, je pouvais exceller dans quelque chose. Ma confiance s’est améliorée et je suis fière des choses que j’accomplis. Je mène maintenant une vie très active et bien remplie. Je m’entraîne chaque jour en gymnastique rythmique. Je travaille à temps partiel chez Bureau en gros à quelques rues d’ici. Tous les matins, du lundi au vendredi, je vais au Collège Algonquin où je suis inscrite dans un programme spécial. Une fois par mois environ, je fais une présentation ou une démonstration sur les Olympiques spéciaux. J’ai de nombreux amis que je fréquente régulièrement, et je prends aussi des leçons d’équitation et prends soin de mes trois chevaux.

L’histoire de Christina montre bien l’importance fondamentale de l’activité physique dans la vie d’un enfant. Elle a dit : « Ma vie a changé. » Son bien-être physique, psychologique et social s’est amélioré du tout au tout.

Il y a beaucoup de travail à faire. Je vous encourage à lire nos treize recommandations, qui se trouvent à la page 5 du rapport, et des partager avec votre famille, amis, voisins, collègues, et des représentants politiques. Presque tous les Canadiens connaissent une personne vivant avec un handicap; nous devons faire davantage, ensemble, afin de s’assurer qu’ils ont les mêmes droits et opportunités que nous apprécions et prenons souvent pour acquis.

Malgré le travail qui reste à faire, il y a de bonnes nouvelles à partager aussi. Un «bref moment vécu aux Jeux paralympiques», pour reprendre les mots de paralympienne Colette Bourgonje:

La dernière fois que j’y ai participé, c’était à Vancouver, et je suis toujours membre de l’équipe nationale. J’entrais alors dans le stade dans lequel 60 000 personnes lançaient des hourras, et nous étions tous à une extrémité du stade. Comme enseignante, j’ai vu tous ces enfants alignés, et je suis allée leur faire un signe amical le long de la ligne. J’étais surprise de constater qu’il y avait parmi eux des enfants handicapés. Une petite fille amputée d’un bras et moi nous sommes regardées et je me suis dit : « C’est super, on voit tous les niveaux d’aptitude le long de cette ligne. » Il y avait un petit garçon dans un fauteuil roulant. Je voyais divers niveaux de handicap le long de cette ligne, et une autre petite fille m’a serrée rapidement dans ses bras. Tous ces enfants étaient excités de participer aux Jeux paralympiques. Ce fut pour moi le moment marquant des Jeux paralympiques parce que c’est le legs que nous a laissé 2010. Nous avons permis à tous les enfants de croire qu’ils pouvaient participer aux compétitions sportives. Chacun d’eux a eu cette chance.

Le gouvernement est un endroit où les gens se rassemblent et où personne n’est laissé derrière. Nos terrains de jeux, centres de loisirs, et sportives et les centres de formation ne devraient pas être différents.