Chers Canadiens, nous fêterons cette année le 40e anniversaire de la signature de l’accord-cadre sur le parrainage des réfugiés.

Je tiens à remercier mon collègue l’honorable sénateur Harder d’avoir déployé autant d’efforts pour organiser la cérémonie qui souligne cet important anniversaire.

Je tiens aussi à signaler la présence du très honorable Joe Clark, et du maire d’Ottawa Jim Watson.

Au fil des ans, vous avez tous prêté main-forte à des réfugiés qui avaient tout perdu et vous leur avez offert l’espoir d’un avenir meilleur. Merci pour tout ce que vous avez fait et pour tout ce que vous ferez pour aider ces nouveaux Canadiens.

Aujourd’hui, au moment où nous soulignons la signature de cet accord important, c’est avec le cœur lourd que je m’adresse à vous.

Lorsque ma famille et moi avons trouvé refuge au Canada, nous avons été accueillis à bras ouverts. Je serai éternellement reconnaissante pour la bonté et la générosité montrées envers ma famille pendant que nous fondions notre nouveau foyer ici.

Hélas, je crains bien que le Canada qui m’a accueillie il y a 47 ans n’est plus.

Au fil du temps, l’Occident a radicalement changé d’attitude envers les réfugiés.

Nous nous disions fiers d’être un pays prêt à ouvrir son cœur et ses frontières à ceux dans le besoin.

De nos jours, nous préférons fermer les yeux sur les atrocités commises partout dans le monde et faire la sourde oreille aux cris des personnes vulnérables dont la vie est en péril.

La semaine dernière, j’ai lu un article sur Tareq Hadhad, un réfugié syrien dont la famille a fondé une célèbre chocolaterie en Nouvelle-Écosse. Il y disait :

« Être réfugié n’est pas un choix, une décision, ni un but dans la vie. Les gens s’enfuient à cause de la guerre, de la persécution. »

Je vous garantis que les gens quittent leur pays seulement à bout d’espoir. Je sais de quoi je parle parce que je l’ai vécu.

Quand Idi Amin Dada a expulsé les Ougandais d’origine asiatique en 1972, nous ne voulions pas quitter le seul foyer que nous avions jamais connu.

Nous avons fui l’Ouganda parce que nous n’avions pas le choix.

Des millions de réfugiés s’échappent de leur pays pour sauver leur famille.

Ils sont forcés de tout abandonner — leurs biens, leurs amis, leurs entreprises et, par-dessus tout, leur foyer.

Chers Canadiens, quand ma famille a eu besoin de vous, vous étiez là. Vous ne nous avez jamais considérés comme un fardeau. Vous ne mettiez pas en doute nos raisons.

Au moment où nous soulignons l’anniversaire de cet accord important, j’espère que vous ouvrirez votre cœur et votre esprit et que vous vous rallierez à la cause de milliers de réfugiés fuyant la persécution.

J’ai espoir que vous leur accorderez la même courtoisie dont vous avez fait preuve avec ma famille et moi.

J’espère aussi que vous n’oublierez pas ceci : être réfugié n’est pas un choix ni un but dans la vie.

Il s’agit du dernier recours pour les familles qui luttent pour leur vie.

Merci.