1re Session, 43e Législature
Volume 151, Numéro 7
Le jeudi 6 février 2020
L’honorable George J. Furey, Président
Le Mois de l’histoire des Noirs
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, en tant qu’enfant de l’Afrique, c’est avec plaisir que je souligne le Mois de l’histoire des Noirs et l’énorme effet qu’a eu la culture africaine sur la culture nord-américaine — dans les domaines de la musique et des arts, de la littérature et des sports, des affaires et de la politique.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de deux femmes noires inspirantes qui m’ont marquée, comme elles ont marqué bien d’autres personnes, et ont contribué à faire de notre monde un monde plus beau, un monde plus pacifique.
La regrettée professeure kényane Wangari Maathai est devenue en 2004 la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix. Son organisme, le Mouvement de la ceinture verte, a aidé les femmes à planter plus de 51 millions d’arbres sur des terres communautaires au Kenya.
La réduction de la pauvreté et la conservation environnementale étaient les objectifs premiers de Wangari Maathai. À ces fins, elle a fait campagne contre l’accaparement des terres et la redistribution des terres forestières au Kenya. Souvent, je l’ai vue planter des arbres sur des terres confisquées par le gouvernement. Elle a été arrêtée et emprisonnée à de nombreuses reprises, mais elle n’a jamais cessé de planter des arbres.
Je crois que si le monde comptait plus de femmes et d’hommes de la trempe de Wangari Maathai, il ne serait pas aux prises avec une crise climatique comme celle qui sévit à l’heure actuelle.
J’aimerais également rendre hommage à Leymah Gbowee. Il s’agit de la deuxième femme africaine à s’être vue décerner le prix Nobel de la paix. Alors qu’elle était une jeune femme, Leymah a vu son pays, le Liberia, sombrer dans la guerre civile. Ayant été témoin des ravages de la guerre sur les plans physique et affectif, elle a décidé de suivre une formation pour devenir conseillère en traumatisme afin de soigner d’anciens enfants soldats.
Au début de la seconde guerre civile au Liberia, en 1999, Leymah, une chef de file inspirante, a mobilisé des milliers de femmes de différentes confessions religieuses pour tenir des séances de prière et des manifestations réclamant la réconciliation. Son mouvement des femmes pour la paix a entraîné la fin de la guerre au Liberia en 2003.
Encore aujourd’hui, Leymah poursuit ses efforts en vue de mettre sur pied une agence de femmes luttant pour une paix durable et elle attire l’attention sur la vulnérabilité des femmes et des enfants dans les collectivités déchirées par la guerre. On peut la voir souvent dans les corridors du Parlement canadien, où elle défend les droits de toutes les femmes.
Aujourd’hui, alors que nous sommes témoins de la discrimination et des injustices qui persistent dans le monde, j’aimerais citer un passage de l’ouvrage de Wangari Maathai intitulé Unbowed :
Peu importe à quel point le nuage est sombre, il y a toujours une fine lueur d’espoir, et c’est ce que nous devons rechercher. L’espoir naîtra, et si ce n’est pour nous, ce sera pour la génération suivante ou pour celle d’après. Et peut-être que pour cette génération-là, la lueur d’espoir cessera d’être fine.