1re Session, 43e Législature
Volume 151, Numéro 26

Le mardi 23 juin 2020
L’honorable George J. Furey, Président

La lutte contre le terrorisme

L’honorable Yuen Pau Woo : Honorables collègues, aujourd’hui marque le 35e anniversaire de l’attentat d’Air India, un événement souvent qualifié de plus grande tuerie de l’histoire du Canada. Je suis heureux de lire cette déclaration au nom de la sénatrice Mobina Jaffer, de la Colombie-Britannique.

Aujourd’hui, alors que le drapeau canadien est en berne, la nation pleure les victimes de cet acte insensé de terrorisme qui a fauché 329 précieuses vies. Je me souviens de la journée du 23 juin 1985. Je me souviens particulièrement du choc, de la colère, de la douleur et du chagrin.

Trente-cinq années ont passé, et le terrorisme continue de faucher des vies partout dans le monde. En 2018 seulement, près de 33 000 personnes ont été tuées par des terroristes. Partout sur la planète, des organisations terroristes ont recours à de sinistres méthodes de recrutement.

Sénateurs, nous aussi nous avons un rôle à jouer et la responsabilité de cesser d’instaurer des politiques dont le libellé sème la division. Tout au long de ma carrière, j’ai eu le privilège de rencontrer tellement de leaders communautaires incroyables qui ont consacré leur vie à lutter contre le terrorisme dans le monde. Je travaille avec Hamtosou, du Nigeria. Elle travaille et négocie avec le groupe Boko Haram afin qu’il cesse de causer davantage de mal aux communautés environnantes et qu’il libère au plus vite les filles et les femmes qu’il a kidnappées.

Je travaille aussi avec Fatima, en Irak. Elle se trouve en première ligne de la zone de guerre, où elle tente de convaincre de jeunes Irakiens de cesser de participer au terrorisme et de l’encourager dans cette région. L’une des facettes de ce travail consiste à interpréter le Coran à leur intention. Elle leur explique que le Coran parle de paix et non de la violence en laquelle on leur a appris à croire. Elle fait aussi sortir des jeunes hommes et des jeunes filles de zones instables secouées par des conflits, les aide à trouver refuge dans les villes et continue à travailler avec eux.

J’ai travaillé pendant de nombreuses années avec ma bonne amie Mossarat Quadeem. J’ai eu le privilège d’aller observer son travail à Peshawar, au Pakistan. Mossarat se rend dans des prisons pour s’entretenir avec des personnes reconnues coupables de terrorisme. Elle dit que ce n’est pas parce qu’une personne a mal agi qu’on peut se contenter de l’enfermer et de jeter la clé. Un jour, les jeunes enfermés dans ces cellules seront libérés, et ils seront devenus des hommes entretemps. Au lieu de les confiner à une non-existence institutionnelle, il faut les convaincre que le terrorisme n’est pas la réponse à leurs problèmes, bien que ceux-ci soient réels. Nous devons leur montrer que ce n’est pas la voie à suivre ni ce que prône l’islam.

Chers collègues, je vous invite à joindre vos efforts aux miens afin qu’aucun Canadien — homme, femme, garçon ou fille — ne se retrouve coincé dans une dangereuse organisation terroriste. Merci.