1re Session, 42e Législature,
Volume 150, Numéro 116
Le jeudi 4 mai 2017
L’honorable George J. Furey, Président
Le développement international
Le financement pour lutter contre le paludisme
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Monsieur le leader, ma question porte sur la lutte contre le paludisme. Je lutte contre le paludisme en Afrique depuis que je suis sénatrice, mais je participais aussi à cette lutte avant. J’ai passé beaucoup de temps dans des villages africains. Je lutte pour l’éradication totale du paludisme sur notre continent.
J’ai été très contente au printemps dernier quand le gouvernement a investi 785 millions de dollars dans le Fonds mondial pour la prévention du paludisme. Le Fonds mondial consacre près de la moitié de ses ressources à l’achat de médicaments et de moustiquaires pour prévenir le paludisme. Son objectif est d’éradiquer complètement le paludisme d’ici 2030.
Honorables sénateurs, lorsque je me rends dans des villages, j’observe qu’une moustiquaire de 10 $ peut sauver la vie de quatre enfants pendant cinq ans. Voilà un geste que nous pouvons poser pour faire une différence.
En augmentant le financement pour lutter contre le paludisme, nous soutenons les efforts visant à permettre aux professionnels de la santé dans des pays comme l’Ouganda, le Nigeria et le Ghana de prendre toutes les précautions requises contre cette maladie. Ces mesures réduisent également de manière considérable la transmission de l’Ebola. Toutefois, monsieur le leader, l’investissement du gouvernement dans le Fonds mondial ne suffit pas pour lui permettre de préparer des interventions d’urgence et des réponses à long terme au fur et à mesure que d’autres maladies font leur apparition partout dans le monde.
Je sais que vous n’avez peut-être pas de réponse pour moi aujourd’hui. Je respecte cela. La préoccupation que j’ai aujourd’hui est que l’on oublie le paludisme quand de nouvelles maladies terribles séviront.
J’aimerais que vous nous présentiez le plan du gouvernement pour veiller à ce qu’un jour il n’y ait plus de paludisme dans le monde.
L’honorable Peter Harder (représentant du gouvernement au Sénat) : Je remercie l’honorable sénatrice de sa question et de son engagement de longue date dans la lutte contre le paludisme et d’autres maladies infectieuses, en Afrique plus particulièrement.
L’honorable sénatrice sait que, depuis 15 ans, le gouvernement du Canada a toujours contribué au Fonds mondial à cet égard et qu’il lutte aussi contre la malaria, la tuberculose et le sida en collaboration avec le secteur privé, notamment la fondation Gates.
Les sénateurs savent aussi qu’en septembre dernier la ministre du Développement international et le premier ministre ont organisé la cinquième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui a permis d’amasser 12,9 milliards de dollars américains. Cette somme servira à éradiquer, d’ici 2030, la malaria, mais aussi le sida et la tuberculose, la lutte contre ces deux maladies s’ajoutant aux mesures d’éradication de la malaria.
Le Canada a pour sa part promis d’affecter 804 millions de dollars sur trois ans. Cette somme fera beaucoup pour assurer la réalisation de mesures visant l’éradication complète de la malaria, un objectif qui tient beaucoup à cœur au Canada.
Je me ferai un plaisir de demander à la ministre si le gouvernement envisage de prendre d’autres mesures à la prochaine Conférence de reconstitution des ressources.
(1400)
De plus, les sénateurs savent que, l’an prochain, le Canada accueillera le sommet du G7, et c’est cela qui a en grande partie donné l’élan pour ce qui est du Fonds mondial. Bien que je ne puisse pas m’engager pour le gouvernement, manifestement, le Canada a, au cours des années, profité de cette occasion pour encourager les efforts.
La sénatrice Jaffer : Je vous remercie de votre réponse.
Monsieur le leader, je rêve qu’un jour nous ne parlions plus de malaria, de polio, de tuberculose ou d’Ebola, que nous parlions seulement de guichet unique. Dans un village, la maladie importe peu; si un enfant a la rougeole, la varicelle ou la malaria., sa mère peut le perdre.
Pourriez-vous demander à la ministre s’il serait possible de mettre l’accent non pas sur une maladie en particulier, mais sur des cliniques pouvant traiter diverses maladies? Lorsque je me rends dans les villages, je dois parfois dire aux gens travaillant sur le terrain : « Eh bien, cette année n’est pas l’année de la malaria, puisque nous n’aurons pas de financement; nous en aurons peut-être l’an prochain. » Nous ne devrions pas avoir à choisir entre les maladies à traiter. Nous devons adopter une approche qui nous permet de traiter toutes les maladies. Ma crainte, c’est que le sommet du G7 mettra de nouveau l’accent sur la polio, parce que le lobby de la polio est très puissant.
Je vous demande, sénateur Harder, d’envisager une réponse plus globale.
Le sénateur Harder : J’en discuterai avec la ministre responsable du dossier.