1re Session, 42e Législature
Volume 150, Numéro 153
Le mardi 31 octobre 2017
L’honorable George J. Furey, Président
Les opérations de maintien de la paix
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Monsieur le ministre, ma question porte sur la force chargée du maintien de la paix. Je tiens d’abord à vous remercier de tout le travail que vous faites, surtout pour les gens de la Colombie-Britannique.
Dans deux semaines, Vancouver accueillera la Réunion de 2017 des ministres de la Défense sur le maintien de la paix des Nations Unies, qui réunit chaque année les pays participant aux efforts de maintien de la paix. Or, même si cette activité a lieu chez nous, l’apport du Canada au maintien de la paix n’a jamais été aussi faible depuis 30 ans.
Mardi dernier, le Canada n’avait que 68 agents de maintien de la paix à l’étranger, dont à peine 28 membres des Forces armées canadiennes. On est loin des 600 membres des Forces armées canadiennes et des 150 policiers que le gouvernement a promis l’an dernier.
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Selon moi, monsieur le ministre, il serait gênant pour le Canada d’organiser la Réunion des ministres de la Défense sur le maintien de la paix des Nations Unies dans notre ville alors que nous n’apportons pas de réelle contribution au maintien de la paix. On ne peut pas se permettre de continuer à promettre qu’on participera à nouveau aux missions onusiennes de maintien de la paix sans passer à l’action : le coût de la non-participation est trop élevé.
Monsieur le ministre, nous savons à quel point il est important d’avoir des Casques bleus. Vous-même avez travaillé comme Casque bleu. Monsieur le ministre Sajjan, le moment est venu d’agir. Quand et comment allons-nous mobiliser les Casques bleus?
L’honorable Harjit S. Sajjan, C.P., député, ministre de la Défense nationale : Je vous remercie sincèrement de votre question, sénatrice. Aujourd’hui, lorsqu’on se penche sur un conflit, on constate que les missions onusiennes de maintien de la paix ne sont plus ce qu’elles étaient. Le Canada peut être extrêmement fier du travail qu’il a accompli avec les Nations Unies au chapitre du maintien de la paix.
Je fais preuve d’une grande diligence lorsque je dois décider si j’envoie des troupes, à l’instar du premier ministre et de l’ensemble du Cabinet. Lorsque nous prenons la décision d’envoyer des militaires risquer leur vie, nous voulons être certains de produire l’effet souhaité. Certes, nous avons, en tant que gouvernement, décidé d’envoyer 600 militaires et jusqu’à 150 agents de la paix, et prévu les fonds pour le développement qui sont liés à la mission, mais nous voulons que notre participation soit réelle. Nous voulons nous assurer de produire l’effet souhaité.
Je sais bien que de nombreuses nations espèrent grandement que le Canada intervienne de nouveau. Nous voulons, de la même façon que nous avons développé le concept de maintien de la paix, trouver quelle contribution serait la plus efficace de notre part, et non simplement choisir un endroit quelconque. Autrement dit, les militaires canadiens accomplissent toujours un travail exceptionnel, mais comment leurs compétences et capacités spéciales peuvent-elles venir en aide aux Nations Unies?
Nous devons examiner les conflits en tenant compte non seulement de l’endroit où ils sévissent, mais aussi du contexte régional. C’est ce que nous sommes en train de faire.
Je crois que nous devons prendre le temps qu’il faut pour faire les choses correctement, car, parmi les conflits en cours, celui qui fait rage en République démocratique du Congo dure depuis 18 ans, je crois. Si nous prenons le temps nécessaire pour bien faire les choses, nous devons nous demander quels efforts nous pouvons déployer sous la gouverne des Nations Unies pour leur permettre d’élargir leur mission. Chose plus importante encore, les Nations Unies font du bon travail, notamment dans le cadre de leur mandat visant à protéger les civils et à mettre en œuvre des initiatives touchant les femmes, la paix et la sécurité. Que devons-nous faire dans le domaine du développement?
Nous devons donc nous poser la question suivante : comment pouvons-nous aider les Nations Unies en mettant de l’avant certaines de leurs initiatives? J’ai bien hâte d’annoncer notre décision à l’ensemble de la population canadienne. Nous expliquerons bien notre décision. Nous tenons à avoir un impact important. Je suis persuadé que nous y parviendrons.