1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 156
Le jeudi 25 avril 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président
La Journée mondiale contre le paludisme
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, la communauté internationale souligne aujourd’hui la Journée mondiale contre le paludisme.
J’ai déjà raconté, ces dernières années, des histoires tragiques d’enfants innocents qui perdent la vie à cause de cette maladie évitable et guérissable. Je voudrais plutôt parler aujourd’hui des efforts extraordinaires que déploie une Canadienne pour lutter contre le paludisme et sauver la vie de plusieurs enfants.
Gail Fones, infirmière agréée de Winnipeg, est allée travailler pour la première fois en Ouganda en 2005 afin d’aider des infirmières ougandaises à créer une clinique communautaire. Depuis sa première visite, elle y est retournée chaque année et elle y est même parfois allée deux fois au cours de la même année. Voici ce qu’écrit Mme Fones sur ce qui la pousse à faire du bénévolat en Ouganda :
Il n’y a pas plus grande joie que celle de savoir que les enfants qu’on a aidés ne souffrent plus de cette maladie mortelle grâce à la formation sur le paludisme que leur famille a reçue et aux moustiquaires sous lesquels ils dorment maintenant.
Honorables sénateurs, la première fois que j’ai rencontré Mme Fones, c’était lors d’un voyage en Ouganda. J’ai tout de suite été renversée par sa compassion et par sa ferme volonté de venir en aide aux collectivités dont les cris, bien souvent, ne sont pas entendus.
Mme Fones, qui est mère de trois enfants et fière grand-mère de 11 petits-enfants, va rencontrer d’autres mères et grands-mères dans leur village, où elle séjourne, pour leur montrer comment protéger leurs enfants du paludisme. Un des meilleurs souvenirs qu’elle garde de son
travail en Ouganda est la fois où elle a pu s’entretenir avec un groupe de nouvelles mères à Katogo. Je l’accompagnais. Mme Fones a pu répondre à d’importantes questions sur les soins de santé et leur faire comprendre l’importance de veiller à ce que leur famille se protège en utilisant des moustiquaires imprégnées d’insecticide et en recevant les vaccins qui pourraient leur sauver la vie.
Au fil des ans, elle a eu le plaisir de retourner voir ces mères et de voir leurs enfants grandir heureux et en santé. Le simple fait de prendre le temps d’écouter les préoccupations d’autres mères, de leur donner l’aide dont elles avaient besoin et de leur fournir des moustiquaires de lit, qui ne coûtaient pas plus qu’un simple café, a empêché ces enfants de contracter le paludisme. Ils deviendront des adultes et auront un jour des enfants à leur tour.
Mme Fones est présentement présidente du conseil d’administration du groupe de prévention du paludisme Buy-a- Net. Fondé par Debra Lefebvre en 2004, Buy-a-Net est le premier organisme communautaire bénévole du Canada voué à la prévention et à la réduction de la pauvreté au moyen de collectes de fonds et de sensibilisation à la prévention et au traitement du paludisme. Buy-a-Net collabore avec des groupes communautaires ougandais à l’éradication du paludisme. Ses outils sont la sensibilisation, les moustiquaires de lit et les médicaments. Jusqu’à maintenant, Buy-a-Net a protégé du paludisme ou traité pour cette maladie environ 300 000 Ougandais.
Honorables sénateurs, on estime que, entre 2000 et 2010, 1,1 million de vies ont été sauvées grâce au travail de personnes comme Mme Fones. Aujourd’hui, en cette Journée mondiale contre le paludisme, j’invite tous les sénateurs à apprécier comment une Canadienne a su retourner une situation tout en reconnaissant qu’il nous reste encore beaucoup à faire dans la lutte contre le paludisme.