Bien que des missions de l’ONU comme la Force d’urgence des Nations Unies au Sinaï (FUNU) pendant la crise du canal de Suez soient généralement soulevées comme exemples des premières missions de maintien de la paix, ces dernières n’étaient pas l’apanage de l’ONU. Par exemple, la Force multinationale et Observateurs, pour le maintien de la paix, qui a été mise sur pied pour faire respecter le Traité de paix entre l’Égypte et Israël, traduit parfaitement les valeurs et la mission de l’ONU, même si elle a été créée à la suite d’un accord multilatéral plutôt que d’une résolution du Conseil de sécurité.
Pendant des décennies avant cette mission, la péninsule du Sinaï a été un point de friction entre l’Égypte et Israël. Entre 1948 et 1978, les deux pays ont participé à cinq conflits armés différents pour gagner le contrôle de la région.
Toutefois, en 1978, le président de l’Égypte, Anouar El-Sadate, et le premier ministre d’Israël, Menahem Begin, se sont rencontrés à Camp David, près de Washington, pour tenir des pourparlers de paix supervisés par le président Jimmy Carter. Sept mois plus tard, les deux parties signaient le Traité de paix entre l’Égypte et Israël.
Les dirigeants des deux pays en sont venus à la conclusion qu’après toutes ces années de conflit, le processus de paix ne serait pas facile. Malheureusement, l’ONU a rejeté leur demande pour des Casques bleus; chaque fois, l’URSS menaçait d’utiliser son droit de veto pour annuler la résolution.
Le 3 août 1981, El-Sadate et Menahem se sont joints au président Carter pour mettre sur pied une force de maintien de la paix hors de l’ONU, qu’on a appelé la Force multinationale et Observateurs. Des soldats de 12 pays, dont le Canada, se sont réunis pour « superviser la mise en œuvre du Traité de paix entre l’Égypte et Israël et faire tout en son pouvoir pour veiller à ce que les conditions de ce traité soient observées ».
La mission s’est avérée être un succès dans l’histoire du maintien de la paix, et elle sert encore aujourd’hui de tampon entre Israël et l’Égypte. Toutefois, la Force, aujourd’hui sous le commandement du major général canadien Dennis Thompson, est maintenant menacée par des activités extrémistes.
Le prochain blogue de cette série analysera la fin de cette première ère de maintien de la paix, et examinera l’évolution des façons de faire.