Le projet de loi C-48 confère à la côte Nord de la Colombie-Britannique la protection nécessaire contre les marées noires

L’équilibre entre les baleines et l’environnement nécessaire à leur survie est fragile.

Je viens de la côte Nord de la Colombie-Britannique le long de laquelle vit le plus majestueux des mammifères : l’épaulard. Or, la population d’épaulards, espèce menacée, ne compte plus que 205 membres répartis entre le milieu de l’île de Vancouver et le sud-est de l’Alaska.

C’est pourquoi, en tant que sénatrice et Britanno-Colombienne, je suis fière de parrainer le projet de loi C-48, Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers. Le projet de loi C-48 est une mesure législative environnementale importante qui confère à la côte Nord de ma province d’origine la protection nécessaire en préservant l’habitat d’espèces menacées, comme l’épaulard.

On attribue le déclin récent de cette population à une diminution de sa source de nourriture, le saumon quinnat.

Des années de surpêche, le réchauffement des eaux et la dégradation de l’habitat des saumons ont considérablement réduit une population de saumon du Pacifique autrefois abondante. En fait, l’épaulard résident du Nord passe 90 % de son temps à chercher du saumon qui devient de plus en plus difficile à trouver.

En plus de sa source de nourriture qui diminue, l’épaulard du Pacifique Nord est également exposé dans ces eaux à des taux élevés de polluants qui compromettent son système immunitaire.

Pire encore, les vapeurs dégagées par un déversement d’hydrocarbures peuvent même faire perdre connaissance à un épaulard adulte et entraîner sa noyade. La contamination de nos eaux par le pétrole brut et les hydrocarbures persistants ne surprend pas les Britanno-Colombiens qui voient de leurs yeux les effets durables des déversements de pétrole.

Le projet de loi C-48 vise à mettre la côte Nord de la magnifique Colombie-Britannique à l’abri des effets dévastateurs des déversements de pétrole en officialisant un moratoire sur les bâtiments transportant du pétrole brut ou des hydrocarbures persistants. Plus précisément, cette protection s’applique aux pétroliers transportant de grandes quantités de produits interdits, comme le bitume brut, le gatsch et d’autres hydrocarbures persistants, et les contrevenants s’exposeront à des amendes pouvant atteindre cinq millions de dollars.

Le projet de loi C-48 vient directement des collectivités du littoral qui réclament une loi qui protégera leurs eaux et leurs terres traditionnelles pour les générations à venir. Non seulement ces eaux font vivre de nombreux animaux marins qui trouvent refuge dans les marées, mais elles sont une source de revenu directe pour les Premières Nations de la côte qui y exercent leurs activités.

En fait, la chef Marilyn Slett, présidente des Premières Nations de la côte, alliance unique qui réunit neuf Premières Nations de la Colombie-Britannique, se bat depuis longtemps et sans faiblir pour le projet de loi C-48.

« Dans les terres et les eaux précieuses de la côte Nord-Ouest, nous coexistons avec les baleines, les ours, les loups et le saumon tels que nos ancêtres les ont connus. Nous pouvons toujours vivre et nous nourrir de la nature, mais nous déplorons le déclin par rapport même à la génération précédente. La surexploitation, la mauvaise gestion et la perte d’habitat causent des dommages.

Le projet de loi C-48 vise à préserver le bien-être économique, culturel et social de nos collectivités. »

La côte Nord de la Colombie-Britannique n’est pas qu’une étendue de terre pour les collectivités qui vivent le long du littoral. Elle représente leur précieux patrimoine, leur mode de vie et leur moyen de subsistance.

Nous ne pouvons pas mettre en péril le bien-être culturel et social de collectivités qui sont les gardiennes de ces terres depuis des millénaires.

Le risque d’un déversement est trop dangereux pour l’espèce menacée des épaulards en quête d’une nourriture qui devient de plus en plus difficile à trouver.

Le risque d’un déversement ne devrait pas peser sur des collectivités dont la nourriture provient directement de ces eaux.

Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre le risque d’un déversement.

Tandis que le projet de loi C-48 poursuit son cheminement au Sénat, où le Comité des transports et des communications l’étudie, je demande aux Canadiens d’être attentifs au sort de celles et ceux qui se battent pour une loi qui protège leur moyen de subsistance.

Unissons nos efforts pour soutenir l’économie des Premières Nations côtières et rendons justice à un écosystème qui mérite notre protection.