Chaque minute, huit personnes abandonnent leur famille et leurs biens pour échapper à la guerre, aux conflits et aux persécutions.

Aujourd’hui, le 20 juin, la communauté internationale a célébré la Journée mondiale des réfugiés des Nations Unies. J’ai réfléchi à ma propre expérience en tant que réfugiée et j’ai dédié une prière à tous ces hommes, femmes et enfants du monde entier qui cherchent désespérément à se protéger. C’est un jour très important parce qu’il nous donne l’occasion de nous souvenir des personnes déplacées par les conflits. En 2017, 65,6 millions de réfugiés ont été déplacés de force dans le monde en raison de persécutions, de conflits, de violences ou de violations des droits de la personne.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les conflits, la guerre et la violence ont séparé des millions de réfugiés de leurs proches, ce qui est sans nul doute le pire sort pour quiconque.

Même une seule famille déchirée par la guerre et les conflits est une famille de trop.

Ma famille et moi étions des réfugiés et nous sommes toujours reconnaissants aux Canadiens de nous avoir acceptés dans ce grand pays qui est maintenant le nôtre. Nous croyons réellement que nous sommes ici chez nous.

Cependant, la plupart des réfugiés n’ont pas cette chance. Les pays en proie à des conflits peinent à faire face à l’afflux d’une population croissante de réfugiés, et les conditions de vie des réfugiés dans le monde entier se détériorent.

Les femmes sont particulièrement vulnérables dans ces situations. Elles doivent souvent compter sur les hommes pour obtenir une source de revenu, de sécurité et de protection. Des cas extrêmes de violence sexiste, de mariages forcés, de mariages d’enfants, de prostitution et de viol se produisent dans ces situations.

Lors d’une récente visite en Ouganda, j’ai rencontré une mère somalienne du nom de Fatima. Fatima a marché pendant 1 000 kilomètres, aux côtés de ses cinq enfants, d’un endroit près de la capitale Mogadiscio jusqu’à Dadaab, au Kenya, qui est le plus grand camp de réfugiés au monde et qui accueille environ un demi-million de personnes. Elle a par la suite continué jusqu’en Ouganda pour échapper aux bandes de jeunes dans le camp.

Elle dit qu’après plusieurs jours de marche, sa fille aînée a été violée en bande par les milices alors qu’elle et ses autres enfants étaient obligés de regarder. Cela a bien sûr traumatisé toute sa famille. Quand ils sont arrivés au camp de Dadaab, elle a reçu de l’aide pour sa fille. Bien qu’elle en soit reconnaissante, elle a appris que ses fils s’étaient joints à une bande de jeunes et elle s’inquiétait pour leur sécurité.

Elle a été confrontée à des difficultés terribles, mais elle s’est évertuée à trouver des moyens d’aider sa famille à se réinstaller et à permettre à ses enfants de reprendre leurs études.

Il y a beaucoup de femmes courageuses comme Fatima qui ont été forcées de fuir leur maison dans des circonstances difficiles pour sauver la vie de leurs enfants. En cette Journée mondiale des réfugiés, je salue toutes ces femmes et les applaudis pour leur force, leur courage et leur persévérance.

N’oublions pas le sort des réfugiés dans le monde et les conditions difficiles auxquelles ils sont confrontés. N’oublions pas que notre grand pays, comme il l’a fait pour ma famille et moi, peut faire une différence positive dans la vie des réfugiés partout dans le monde.