Une Yéménite militante pour la paix a déclaré : « C’est pour nous, les femmes, que l’enjeu de la paix est le plus grand ».

Elle a participé directement à la résolution de nombreux conflits locaux. Elle a agi comme médiatrice pour faire évacuer des enfants pris entre deux feux et a participé à la résolution d’un conflit armé pour l’accès à l’eau. Elle a fait partie d’un groupe de femmes ayant agi comme médiatrices pour ouvrir des corridors humanitaires dans la ville de Taïz et a facilité l’entrée d’oxygène, de fournitures médicales et d’autres produits d’aide humanitaire alors que les services gouvernementaux et les organismes internationaux étaient absents sur le terrain.

Cette femme, et les nombreuses femmes comme elle, constituent la force empêchant les disputes de dégénérer en guerres sanglantes dans leurs villes; or, elles restent exclues des négociations de paix.

Malgré les données et les recherches qui démontrent que les chances de paix durable sont 35 % plus élevées si les femmes participent au processus, ces dernières sont encore reléguées au second plan dans les négociations de paix.

Source: International Peace Institute – Policy Paper – Reimagining Peacemaking: Women’s Roles in Peace Processes

Nous devons comprendre que la nature de la guerre a changé et qu’il nous faut changer la façon dont nous bâtissons la paix. Il est déconcertant de constater que les négociations de paix ne comprennent que des hommes armés, sans personne pour parler au nom de la paix, des sociétés, des enfants ou de ceux qui n’ont jamais tenu d’arme à feu. La vision de la paix est une vision féminine, et celle-ci est systématiquement exclue.

Aujourd’hui, à l’endroit le plus violent qui soit, on constate que ce sont les femmes qui ont le courage nécessaire pour dénoncer la violence et lutter pour la paix. Comme l’a dit Nadia Murad, lauréate du prix Nobel de la paix, « si nous ne dénonçons pas la situation aujourd’hui, elle se poursuivra demain ». Ce sont les femmes qui ont toujours eu et qui auront toujours une vision de la paix fondée sur l’égalité, les droits et la justice universelle.

Nous ne devons pas oublier qu’elles connaissent les réalités sur le terrain et qu’elles lancent les premiers avertissements lorsque des dangers menacent leurs sociétés. Elles sont également les premières à appeler à la paix. Alors, comment se fait-il que nous fassions encore fi de leur contribution et de leur rôle essentiel à l’égard de l’établissement de la paix?

En tant que parlementaires et qu’êtres humains, nous devons en faire plus afin que les militantes pour la paix soient intégrées aux négociations de paix. Nous devons veiller à ce que leurs voix soient entendues et à ce que leur vision soit mise en œuvre.