C’est un Canadien qui a été le premier à proposer la création des forces de maintien de la paix des Nations Unies dans les années 1950. L’ancien premier ministre canadien Lester Pearson, lauréat du prix Nobel de la paix et père du concept moderne du maintien de la paix, a déclaré : « La meilleure arme pour défendre la paix n’est pas le pouvoir, mais la suppression des causes de la guerre ». D’ailleurs, nous savons que c’est exactement ce que font les femmes qui œuvrent à la consolidation de la paix partout au monde : elles éliminent les causes de la guerre.
Tout d’abord, nous devons le reconnaître. Nous devons faire passer notre conception des négociations de paix du stade de processus sécuritaires et politiques à celui de processus sociétaux. Dans cette optique, le partage du pouvoir, des responsabilités, des idées et des solutions avec les femmes devient une nécessité.
Le Plan d’action du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité a un objectif clair, à savoir la « [p]articipation accrue et significative des femmes et des organisations et réseaux de femmes dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la reconstruction de l’État post-conflit ».
Les mesures nécessaires pour s’assurer que les femmes qui œuvrent à la consolidation de la paix sont présentes aux tables de négociation et qu’elles y participent de façon adéquate sont décrites dans notre propre plan d’action national. Le pourquoi et le comment de l’inclusion des femmes dans la consolidation de la paix sont clairs comme de l’eau de roche; la recherche, les études et les conseils abondent. Dans la plupart des cas, c’est la volonté politique et la vigueur de la position qui font défaut.
Souvent, les femmes qui œuvrent à la consolidation de la paix se heurtent à des résistances, on leur dit que « les parties du conflit refusent d’avoir des femmes à la table », mais comme me l’a dit une femme, « refuseraient-elles si le médiateur des Nations unies était une femme? Ou si l’équipe de médiation leur imposait une femme? La réponse est non. » Les médiateurs ont le pouvoir d’inclure les femmes, si seulement ils insistent.
Je vais, encore une fois, me référer aux paroles de M. Pearson, car le flambeau de la paix que le Canada porte encore est le sien : « Quant à la promotion des congrès pour la paix, nous avons eu nos réunions et nos assemblées, mais la promotion à travers elles de la volonté déterminée et efficace de paix qui se manifeste dans l’action et la politique reste à réaliser ».