L’Iran est l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus (COVID-19), et il a commencé à libérer un certain nombre de ses prisonniers d’opinion, qui sont grandement menacés par la propagation de la maladie. Il doit cependant en faire plus.

Il est temps que l’Iran libère tous ses prisonniers d’opinion. Michelle Bachelet, Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a attiré l’attention sur ce pays en particulier. Son porte-parole a souligné que l’Iran a déjà libéré environ 40 % de l’ensemble de sa population carcérale afin de réduire la surpopulation. Cependant, de nombreux prisonniers d’opinion demeurent détenus.

Dans un rapport qu’il a publié en février 2020, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, M. Rehman, a fait part de ses préoccupations concernant les prisons iraniennes. Il a décrit comment les conditions de surpopulation et d’insalubrité qui règnent dans ces établissements provoquent la propagation de maladies infectieuses. Dans certains cas, les prisonniers doivent fournir leur propre savon.

J’ai déjà écrit sur les baha’is d’Iran, une minorité religieuse qui est systématiquement persécutée par le gouvernement. Des dizaines de baha’is sont en prison pour des raisons injustes, et ils doivent être libérés. Bien que certains l’aient déjà été, de nombreux autres sont toujours derrière les barreaux.

Comme l’a déclaré Bani Dugal, représentante principale de la Communauté internationale baha’ie auprès des Nations Unies : « Ces personnes sont innocentes et n’auraient jamais dû être incarcérées. Leur détention actuelle n’est pas seulement injuste, elle met aussi leur vie en danger. »

Au cours des derniers mois, des baha’is de partout au pays ont été arrêtés de façon arbitraire en raison de leur religion dans diverses provinces dont Alborz, Bushehr, Ispahan, Fars, Khouzestan, Mazandaran, Semnan, Sistan Baluchestan, Téhéran et Yazd.

Mme Dugal a uni sa voix à celle d’autres organismes, tels qu’Amnesty International, pour réclamer que tous les prisonniers d’opinion soient libérés.

L’Iran doit entendre l’appel des Nations Unies et des autres instances et libérer tous les baha’is emprisonnés ainsi que les autres prisonniers d’opinion, afin de réduire les risques sanitaires liés à la propagation du coronavirus dans les prisons surpeuplées et insalubres.