Il y a plus d’un mois, des militantes pour la paix de partout dans le monde ont sonné l’alarme au sujet de l’insécurité alimentaire et d’une crise alimentaire qui frappera les pays vulnérables. Témoins de l’aggravation du problème dans leurs communautés, elles ont fait entendre leur voix sur de nombreuses tribunes pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise. Les femmes, comme elles le font souvent, n’ont pas attendu l’aide des gouvernements. Elles ont agi immédiatement pour alléger les souffrances de leur population. J’ai écrit sur le sujet il y a deux semaines.
Des semaines plus tard, une étude sur l’insécurité alimentaire réalisée par une alliance d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux et des Nations Unies a été publiée. L’étude analyse les conséquences de la pandémie dans les pays où la population souffre déjà d’insécurité alimentaire ainsi que la façon dont « la pandémie de COVID‑19 perpétue le cercle infernal pour des millions de personnes ».
La plupart du temps, les femmes, qui connaissent la réalité sur le terrain, ont pris les mesures nécessaires avant même que les gouvernements et les organismes internationaux soient au fait du problème. Les femmes tirent toujours la sonnette d’alarme pour éviter une catastrophe, mais elles ne sont généralement pas entendues, et des millions de personnes en souffrent.
Pendant que les gouvernements et les énormes organisations rédigent leurs rapports, les approuvent et amorcent leur réflexion pour trouver des solutions, les crises s’aggravent encore davantage. Or, ces crises auraient pu être évitées si seulement on avait écouté les femmes bien ancrées dans leur communauté et qui possèdent le savoir et les compétences nécessaires.
Habituellement, les mesures officielles pour résoudre la crise empêchent la collaboration avec les femmes sur le terrain. Même si ces femmes ont déjà mis en place des systèmes et des plans et tenté de résoudre le problème bien avant que le monde en ait pris conscience, elles sont encore habituellement mises à l’écart. Avant que la communauté internationale n’intervienne, des millions de personnes seraient soumises à des souffrances inutiles.
Je prie instamment les Nations Unies et les gouvernements, en particulier le gouvernement canadien, de tenir compte de l’avis des femmes et de collaborer avec celles qui travaillent déjà sur le terrain. Il faut les aider plutôt que les mettre à l’écart, car elles ont la confiance de la population, savent ce qu’il faut faire et possèdent l’expertise pour gérer la crise.
Faisons davantage et, même durant cette période très difficile pour nos pays, demandons à notre gouvernement de ne pas oublier les populations les plus vulnérables.