Aujourd’hui, nous célébrons la Journée internationale du personnel infirmier. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a désigné 2020 « Année des sages‑femmes et du personnel infirmier » pour souligner le 200anniversaire de naissance de Florence Nightingale.

Cette année, en particulier, le sens du mot « infirmier » prend une toute nouvelle dimension. Dans un monde frappé par la pandémie de COVID‑19, les membres du personnel infirmier nous démontrent à quel point leur rôle est essentiel et vital dans notre système de soins de santé. Ils font d’énormes sacrifices personnels pour nous protéger. Ils ne comptent plus les heures précieuses qu’ils ont renoncé à passer avec leurs proches pour que nous puissions reprendre progressivement une vie normale.

En date du 12 mai 2020, on dénombrait dans le monde plus de 280,000 décès attribuables à la COVID‑19. Le 15 avril 2020, un rapport publié par la London School of Economics révélait qu’entre 42 % et 57 % des personnes décédées des suites de la maladie à coronavirus 2019 étaient dans des maisons de soins. Au Canada, on déplore à ce jour plus de 5 000 décès dus à la COVID‑19, dont plus de la moitié dans des établissements de soins de longue durée. Le personnel infirmier qui travaille dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée a grandement contribué à limiter le nombre de ces décès.

Les infirmières et infirmiers, qu’ils prodiguent des soins médicaux à domicile ou dans des établissements, ont un rôle essentiel à jouer pour que les soins soient dispensés sans perdre de la vue la sécurité et le respect de la dignité des patients. Ils comprennent que le travail d’équipe et la dynamique familiale jouent un rôle symbiotique. Ils maintiennent un équilibre délicat entre les soins hospitaliers traditionnels et l’autonomie et la qualité de vie à laquelle tiennent leurs patients. Le personnel infirmier est donc au cœur de la mission de ces établissements.

À cause des graves pénuries d’équipements de protection individuelle (EPI), les membres du personnel infirmier de ces établissements ont dû travailler avec le strict minimum et utiliser au maximum de leurs capacités ce qu’ils avaient à leur disposition, se mettant eux‑mêmes en danger et faisant courir des risques à leurs patients. Les heures de travail du personnel infirmier ont doublé, à cause du manque de main‑d’œuvre, ce qui a poussé des infirmières et infirmières à sortir de leur retraite pour reprendre du service.

L’une de ces infirmières qui a décidé de retourner travailler pour aider sa communauté à lutter contre la pandémie de COVID‑19 s’appelle Marg Miller.

Marg est une dame de 85 ans du Nouveau‑Brunswick qui a été infirmière pendant plus de 35 ans. Elle a travaillé 12 ans comme infirmière en gériatrie dans l’établissement médicalisé Villa Renaissance. Fin mars, elle a entendu l’appel à l’aide et senti le besoin d’y répondre, malgré sa peur de la COVID‑19. Sa famille appréhendait beaucoup son retour au travail, mais Marg était déterminée à offrir son aide. Marg a repris du service dans cet établissement comme infirmière en chef. Pour le personnel infirmier de la Villa Renaissance, elle est devenue un point d’ancrage. Marg comprend qu’elle est âgée, mais elle est en bonne santé et prend toutes les précautions nécessaires pour assurer sa protection et celle des résidents.

Je crois que l’OMS a bien fait de désigner 2020 Année du personnel infirmier, car ces gens forment l’épine dorsale de notre système de santé et leur rôle dans la prestation de services de santé éprouvés est fondamental. Leur altruisme ne faiblit jamais, pas même une fois à la retraite. Les membres du personnel infirmier méritent qu’on lui rende hommage en ce jour. Ils méritent même beaucoup plus encore pour leur rôle de protection, particulièrement en cette période. Ces gens sont des super héros.