Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 37e Législature,
Volume 140, Numéro 77

Le mercredi 24 septembre 2003
L’honorable Dan Hays, Président

L’UNIVERSITÉ AGA KHAN

LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DE L’ÉTABLISSEMENT

L’honorable Mobina S. B. Jaffer: Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un établissement qui a révolutionné l’éducation postsecondaire et la formation en sciences de la santé dans le monde en développement. L’Université Aga Khan a été fondée par Son Altesse l’Aga Khan et a reçu sa charte en 1983.

Je suis heureuse de noter que le recteur de l’Université Aga Khan, M. Shamsh Kassim-Lakha, se trouve ici, dans notre tribune des visiteurs.

Lors de sa fondation, Son Altesse l’Aga Khan a dit que la nouvelle université s’inspirerait des grandes traditions des civilisations et de l’enseignement islamiques, y compris celles de l’une des plus anciennes universités, Al Azhar du Caire, fondée il y a plus de 1 000 ans par les ancêtres fatimides de Son Altesse.

Il était prévu que l’Université Aga Khan serait un petit établissement laïc, de portée internationale, qui se distinguerait par la qualité de ses programmes, de ses diplômés et de sa recherche, ainsi que par son impact sur les sociétés en développement. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, l’Université Aga Khan s’est étendue bien au-delà des frontières du Pakistan, ayant établi 11 campus dans trois continents, en Asie, en Afrique et au Royaume- Uni.

Les universités et les professionnels canadiens ont joué un rôle essentiel dans ce succès. L’Université McMaster, l’Université McGill et l’Université de Toronto ont beaucoup contribué au développement de l’Université Aga Khan.

La création, dès les premiers stades, de l’École de sciences infirmières revêt un sens particulier: il s’agissait de former des femmes professionnelles. Dans les pays en développement, les femmes constituent plus de 80 p. 100 du personnel infirmier et du corps enseignant. Le développement des femmes, grâce à leur habilitation, est un objectif central du Réseau de développement Aga Khan. À cet égard, l’Université Aga Khan est fière du fait que les femmes forment 65 p. 100 de son effectif étudiant et plus de 40 p. 100 de son corps enseignant.

Cette caractéristique est la plus évidente à l’École de sciences infirmières, qui a ouvert ses portes en 1980 dans le but fondamental d’améliorer le statut des sciences infirmières et des femmes professionnelles. Au Pakistan, la profession d’infirmière n’a pasun statut élevé. Le pays a donc souffert de pénuries chroniques bien plus importantes que celles qu’ont connues la plupart des pays en développement. Au Canada, par exemple, on compte environ quatre infirmières pour chaque médecin. Au Pakistan, le rapport est inversé: il y a quatre médecins pour chaque infirmière.

L’Université Aga Khan a réussi à former des leaders en sciences infirmières, en médecine, en éducation et en recherche qui sont équipés des techniques et des outils modernes, mais qui possèdent aussi une vision et un sens développé de la responsabilité. C’est en reconnaissance de ce leadership que le gouvernement du Pakistan s’est adressé à l’Université Aga Khan pour diriger un groupe de travail national chargé de déterminer ce qu’il convient de faire pour améliorer l’enseignement supérieur dans le pays.

Les paroles qui suivent nous éclairent sur les motifs qui ont animé Son Altesse lorsqu’il a fondé l’Université:

Il y a ceux qui viennent au monde dans une telle misère qu’ils sont privés aussi bien des moyens que de la motivation d’améliorer leur sort. À moins qu’ils ne soient touchés par l’étincelle qui fait jaillir l’esprit d’entreprise et la détermination, ils ne pourront que sombrer dans l’apathie, la déchéance et le désespoir. C’est à nous, qui avons plus de chance, qu’il incombe de faire jaillir cette étincelle.

Honorables sénateurs, ces paroles sont aussi valables aujourd’hui qu’elles l’étaient il y a 20 ans.