Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 37e Législature,
Volume 141, Numéro 17

Le jeudi 26 février 2004
L’honorable Dan Hays, Président

LES NATIONS UNIES

LA QUARANTE-HUITIÈME SESSION SUR LA CONDITION DE LA FEMME

L’honorable Mobina S. B. Jaffer: Honorables sénateurs, du 1er au 12 mars, l’Organisation des Nations Unies tiendra à New York sa quarante-huitième session sur la Commission de la condition de la femme. Le Canada est fier d’y déléguer une équipe dynamique dirigée par la ministre Jean Augustine.

La Commission de la condition de la femme de l’ONU a été créée pour préparer des recommandations et rapports à l’intention du Conseil économique et social de l’ONU dans le but de promouvoir les droits de la femme dans les arènes politique, économique, civile, sociale et pédagogique. Cette année, la commission se concentrera sur deux thèmes: le rôle des hommes et des garçons pour favoriser l’égalité des sexes et la participation à part entière des femmes à la prévention, la gestion et la résolution des conflits et à l’édification de la paix à la suite d’un conflit.

Le deuxième thème s’articule autour de la condition de la femme, de la paix et de la sécurité et s’harmonise parfaitement avec la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution est un document clé qui reconnaît sans ambiguïté les incidences manifestes de la guerre et du conflit sur nos hommes, nos femmes et nos enfants. Notant que la guerre touche de différentes façons les hommes, les femmes et les enfants, la résolution 1325 réclame la participation entière et égale des femmes dans les processus de paix et, bien sûr, des mesures de protection précises pour les droits des femmes et des filles.

Par cette résolution, l’ONU et ses pays membres s’engagent à faire progresser les dossiers concernant les femmes, la paix et la sécurité. Les organisations pour les femmes et les groupes pacifiques de toutes les régions du monde ont entrepris de demander des comptes à leur gouvernement au sujet de l’application de la résolution 1325.

Honorables sénateurs, cette résolution a déjà fait une différence dans la vie des femmes. Les femmes qui survivent dans les régions en conflit et qui s’occupent de rétablir la paix y trouvent un réconfort. Mme Claudine Tayaye Bibi, de la République démocratique du Congo, qui a été présentée au Sénat à la fin du mois d’octobre, m’a déclaré que ce n’est pas à l’arrêt des fusils qu’elle sent la paix. Elle sent la paix lorsque la voix peut être entendue, et c’est ce que la résolution 1325 fait. Elle donne une voix aux femmes que la guerre rend muettes.

Mme Bibi vient de la République démocratique du Congo, un pays ravagé par la guerre et par l’intervention des puissances régionales.

Cette femme est une éducatrice et une militante qui a organisé dernièrement, en collaboration avec d’autres, une marche de 10 000 personnes pour persuader le gouvernement du Congo de mettre en œuvre l’accord de paix de Pretoria et d’inclure les femmes dans ces initiatives.

C’est grâce à son travail que la résolution 1325 est devenue une réalité. Par ce rassemblement des femmes la semaine prochaine à New York, non seulement nous pouvons bénéficier des connaissances de femmes exceptionnelles comme Mme Tayaye-Bibi, mais aussi les gouvernements peuvent faire part des leçons qu’ils ont tirées de la mise en œuvre de la résolution 1325.

J’ai hâte de pouvoir diffuser les résultats de cet événement extraordinaire et j’encourage les honorables sénateurs à communiquer avec moi s’ils désirent avoir de plus amples renseignements sur la Commission de la condition de la femme ou le Comité canadien des femmes, de la paix et de la sécurité.