Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 37e Législature,
Volume 141, Numéro 19

Le mercredi 10 mars 2004
L’honorable Dan Hays, Président

LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME DES NATIONS UNIES

L’honorable Mobina S. B. Jaffer: Honorables sénateurs, «la guerre n’a pas un visage unique. Ce que je suis a une incidence sur la façon dont je suis touché et sur mes agissements». Voilà certaines des idées auxquelles ont sérieusement réfléchi, la semaine dernière, les délégués venus d’un peu partout dans le monde pour assister, à New York, à la conférence de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies.

Des femmes et des hommes de tous les coins de la planète, dont certains ont été témoins de conflits et y ont survécu et d’autres ont consacré leur vie à leur résolution, se sont réunis pour discuter de l’appui au rôle des hommes et des garçons pour l’atteinte de l’égalité des sexes et la participation égale des femmes à la prévention, à la gestion et à la résolution des conflits et à l’édification de la paix après une guerre. Je suis fière de dire que le Canada fait figure de chef de file en matière d’égalité des sexes et de sécurité et qu’il applique activement la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

En qualité de présidente du Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité, je faisais partie de la délégation canadienne à la réunion de la Commission de la condition de la femme. La délégation était dirigée par l’honorable Jean Augustine, secrétaire d’État au Multiculturalisme et à la Situation de la femme. Cette commission a fourni une occasion unique aux délégués des États membres de se rencontrer et de discuter de

vive voix. La délégation canadienne a été très active à la réunion de la commission et a été saluée à maintes reprises pour ses initiatives novatrices en matière d’égalité des sexes et de sécurité. Le Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité a aussi été qualifié d’organisation étendard et sert désormais de modèle à des pays comme la Norvège, la France, l’Allemagne et l’Afrique du Sud.

Le général Dallaire, qui faisait également partie de la délégation, a prononcé un discours à l’occasion du lancement par les Nations Unies de l’initiative du Canada pour la formation sur l’égalité des hommes et des femmes, destinée aux casques bleus, et du lancement du ID-ROM du comité qui montre que les femmes, les hommes, les garçons et les filles vivent la guerre de façon différente. Le lancement a eu lieu à la mission permanente du Canada auprès des Nations Unies et visait notamment à souligner le partenariat entre le Canada et le Royaume-Uni dans le cadre du projet pilote de ce cours de formation unique. Le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU a également exprimé de l’intérêt à l’égard du travail du Canada, et nous avons montré à ses représentants l’ID-ROM du programme de formation. Nous espérons avoir l’occasion de collaborer de nouveau dans le cadre d’initiatives à venir.

Honorables sénateurs, la résolution 1325 de l’ONU recommande la formation sur le rôle des femmes pour le personnel participant aux opérations de maintien de la paix, et le Canada est en voie de réaliser cette recommandation. Le Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité est d’avis que, pour assurer la protection des femmes dans les zones de conflit où oeuvrent des soldats canadiens de maintien de la paix, ces soldats doivent recevoir une formation afin de bien comprendre que les gens sont affectés de diverses manières par les conflits et que la violence sexuelle faite aux femmes est utilisée comme une arme de guerre. En outre, dans les régions où se déroulent des conflits, lorsque les hommes s’enrôlent dans les armées, sont forcés de se battre ou disparaissent, ce sont principalement les femmes qui assurent la survie des communautés. Cependant, les femmes sont rarement présentes aux tables de négociation de la paix. Pour établir une paix durable, il faut comprendre la différence entre les sexes dans le cadre des conflits.

Au nom du Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité et de la délégation canadienne à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, je remercie les ambassadeurs Rock et Laurin de l’hospitalité accordée à la délégation et de leur engagement à l’égard du programme sur les femmes, la paix et la sécurité.