Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 37e Législature,
Volume 141, Numéro 22

Le mardi 23 mars 2004
L’honorable Dan Hays, Président

LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE

L’honorable Mobina S. B. Jaffer: Honorables sénateurs, le 21 mars 1960, une protestation pacifique contre l’apartheid, à Sharpeville en Afrique du Sud, s’est transformée en une tuerie lorsque les policiers ont abattu 69 personnes dans les rues de cette ville. Pour commémorer ce triste événement, les Nations Unies ont adopté, en 1966, la résolution 2142 qui demandait à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale et proclamait la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Le Canada est depuis longtemps proactif dans la lutte contre la discrimination raciale et dans la promotion de l’harmonie raciale à l’échelle tant nationale qu’internationale. La Loi sur le multiculturalisme canadien de 1988 est un parfait exemple de ce genre de leadership. Par la Loi sur le multiculturalisme canadien, le gouvernement du Canada s’engage à appliquer des politiques visant à promouvoir le multiculturalisme et la diversité comme caractéristiques fondamentales du patrimoine canadien, de même qu’à éliminer les obstacles à la pleine participation des personnes et des collectivités de toutes origines.

Ce genre d’engagement, ainsi que la désignation d’un membre du cabinet comme ministre d’État au Multiculturalisme, ont placé le Canada à l’avant-scène de la réduction de la discrimination raciale dans la société.

Cependant, honorables sénateurs, le 21 mars devrait nous rappeler que, malgré la distance parcourue, nous n’avons pas encore réussi à enrayer la discrimination raciale au sein de notre société. Nous devons continuer de progresser au lieu de régresser.

Dans un monde changé par la menace du terrorisme international, nous avons assisté à un mouvement radical vers la sécurité qui, parfois, entre en conflit avec nos valeurs multiculturelles. L’application de notre Loi antiterroriste entre parfois en conflit avec les valeurs de multiculturalisme et de diversité qui nous sont chères, et les nouvelles mesures menacent de mettre l’harmonie de notre pays davantage en péril en aliénant des collectivités au sein de notre société et en représentant une forme de discrimination à leur endroit.

Honorables sénateurs, la date du 21 mars devrait nous rappeler que, au moment d’examiner ces questions, nous avons la responsabilité de nous souvenir qu’éliminer la discrimination signifie procurer à tous les Canadiens un sentiment d’égalité ainsi qu’un sentiment d’appartenance à notre grand pays.

Des voix: Bravo!