Débats du Sénat (hansard)

1re Session, 38e Législature,
Volume 142, Numéro 27

Le mardi 14 décembre 2004
L’honorable Daniel Hays, Président

LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ

DEUXIÈME SYMPOSIUM ANNUEL

L’honorable Mobina S.B. Jaffer : Honorables sénateurs, il est reconnu internationalement que le Canada soutient la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous devons cette réputation au dur labeur de ceux qui consacrent leur vie à la cause des femmes, de la paix et de la sécurité.

J’ai été honorée de me retrouver en présence de ces personnes la semaine dernière. Le 8 décembre, des femmes et des hommes des quatre coins du Canada se sont rassemblés pour le deuxième symposium annuel du Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité. Nous nous sommes tous réunis, militants, universitaires, parlementaires et représentants du gouvernement et de la société civile. Notre objectif commun était de faire entendre la voix des femmes dans les entretiens sur la paix. Nous avons étudié les enseignements tirés de l’expérience d’autres pays, mais nous avons aussi profité de l’occasion pour discuter de la responsabilité du Canada dans la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Entre autres engagements, la résolution prévoit la participation des femmes aux processus de paix et la formation sur l’égalité des sexes de nos soldats de la paix. Bien qu’il soit important d’accorder un soutien à l’étranger, il est également essentiel de voir ce qui se passe au Canada pour nous assurer d’établir nos propres normes, qui doivent être exigeantes.

Le sens commun nous dit que les femmes doivent jouer un rôle central dans la consolidation de la paix, mais ceux qui, le plus souvent, négocient les règlements de paix sont en très grande majorité des hommes. Les négociateurs masculins craignent parfois que la participation de femmes aux discussions ne change le ton de la réunion. Ils ont raison. Les femmes abordent souvent les négociations de paix avec des enjeux plus importants que ceux des hommes. Elles les abordent comme veuves, mères, victimes de viol, mais elles sont toujours porteuses de confiance en l’avenir et elles sont animées de la volonté de survivre. Ainsi, les femmes ne perdent pas de vue l’objectif et elles n’oublient pas que les principales victimes de la guerre sont des personnes, non la politique ou le territoire.

Voilà une des raisons, parmi bien d’autres, qui expliquent l’élaboration et l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Le Canada siégeait alors au Conseil de sécurité et il est resté depuis un grand artisan de la mise en oeuvre de la résolution. C’est grâce au Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité que cela se manifeste le plus.

Honorables sénateurs, je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à cette manifestation, mercredi dernier, et à exprimer ma gratitude pour leur appui au sénateur Andreychuk, ainsi qu’à l’Association parlementaire Canada-Afrique et au groupe de travail sur le rôle des deux sexes et l’édification de la paix.