Débats du Sénat (hansard)

1re Session, 39e Législature,
Volume 143, Numéro 74

Le jeudi 22 février 2007
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

LE PAKISTAN—L’ASSASSINAT D’UNE MINISTRE PROVINCIALE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, le 20 février 2007, Zill-e-Huma Usman, une ministre provinciale de la Sécurité sociale, au Pakistan, a été assassinée. Le premier ministre Shaukat Aziz l’a décrite comme étant « une femme politique engagée et dévouée ». Il a déclaré que « durant son court passage au ministère, elle a pris plusieurs mesures pour assurer le bien-être de la population du Pendjab. » Son rôle actif au sein de la Ligue musulmane pakistanaise, qui est au pouvoir, en faisait une cible pour les fondamentalistes islamiques.

Madame la ministre Usman était un mentor, un leader et un modèle pour les femmes pakistanaises qui souhaitent échapper aux cruelles injustices dont sont victimes les femmes et qui les relèguent dans le domaine privé.

Le fanatique qui a assassiné Mme Usman a déclaré : « Je n’ai aucun regret. Je n’ai fait qu’obéir aux commandements d’Allah. » Il était convaincu que l’islam ne permet pas aux femmes d’occuper des postes de commande. Il a ajouté : « Je tuerai toutes les femmes qui ne suivent pas la bonne voie si je suis à nouveau libre un jour. »

Cet individu, Mohammad Sarwar, avait été détenu en 2002 pour ses liens avec le meurtre et la mutilation de quatre prostituées, mais il n’avait jamais été condamné, faute de preuves. Ce sont de tels actes qui perpétuent le cycle de la violence contre les femmes.

Comme pour ajouter à la mort douloureuse de cette parlementaire, le chef de police Abdul Qadir Qayyum a déclaré : « […] puisque les femmes qui suivent la mode répandent l’obscénité dans la société », le meurtrier « en a fait ses cibles […] afin d’extirper le mal de la société ».

Honorables sénateurs, nous savons tous que l’islam respecte la position des femmes dans la société et reconnaît la gente féminine. Il n’impose aucune restriction qui pourrait entraver la croissance ou le développement social de la femme. Bien qu’on ait réussi à amener la question de la violence contre les femmes sur la scène politique, il reste beaucoup à faire.

Zobeida Jalal, la ministre du Bien-être social du Pakistan, a condamné le meurtre, qu’elle a qualifié de « perte insoutenable pour la cause des droits des femmes ». Elle a aussi affirmé que « nous, leaders, devons faire en sorte que les femmes aient toujours une voix ». Le général Musharraf a promis de défendre les droits des femmes dans le cadre de son programme modéré et de la politique de modération éclairée qu’il a adoptée pour combattre l’extrémisme.

Honorables sénateurs, en tant que parlementaires, nous devons l’encourager à en faire davantage. Nous, parlementaires, devons œuvrer à la protection de tous les parlementaires et de toutes les femmes, non seulement dans notre société mais partout dans le monde.