Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 39e Législature,
Volume 144, Numéro 23

Le mercredi 12 décembre 2007
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Hommages

L’honorable Pat Carney, C.P.

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : La Colombie-Britannique perdra une défenseure puissante et compétente au Sénat quand Pat Carney prendra sa retraite à la fin de janvier.

Son départ marque la fin d’une histoire de 25 ans au Parlement, durant laquelle elle a ouvert de nombreuses voies aux femmes canadiennes. Les premiers souvenirs que j’ai d’elle remontent à l’époque où elle était ministre. Lorsqu’elle était députée de Vancouver-Centre, elle a apporté une aide incommensurable aux organisations de soutien aux immigrants et aux minorités visibles par l’entremise de son amie Patsy George. Mes amis ont plein d’anecdotes à raconter sur tout ce qu’elle a fait pour aider de nombreuses immigrantes à atteindre leurs objectifs.

C’est son travail au Sénat que j’aimerais mettre en lumière aujourd’hui. Beaucoup diraient que son héritage est le dossier des phares. Je ne suis pas d’accord. Il ne fait aucun doute qu’elle a déployé beaucoup d’efforts pour assurer la préservation du patrimoine maritime, mais, aujourd’hui, je veux honorer son travail dans deux domaines importants : la viabilité des collectivités côtières et les femmes autochtones.

Durant une grande partie de son mandat au Sénat, Pat Carney a défendu ardemment, au sein de l’opposition, des projets qui ont permis d’améliorer les choses. Elle a mis à profit son expérience en journalisme, en urbanisme et en consultation économique. À n’en pas douter, l’un des legs de Pat Carney au Sénat, c’est la possibilité qu’elle a donnée aux collectivités côtières de la Colombie- Britannique de se faire entendre à Ottawa.

L’autre héritage qu’il ne faut pas oublier, ce sont ses efforts pour que les femmes autochtones puissent faire valoir leurs points de vue à Ottawa. Elle a essayé, en vain parfois, d’amener le Sénat à rédiger un rapport sur les conséquences du projet de loi C-31, présenté en 1985, une loi visant à redonner le statut d’Indienne aux femmes autochtones qui l’avaient perdu en se mariant avec des non- Autochtones. Elle n’a pas cessé d’attirer l’attention sur cette question et sur la nécessité de mener à bien ce type d’étude.

Honorables sénateurs, j’ai été très touchée par les propos d’une activiste autochtone de la Colombie-Britannique, Wendy Lockhart Lundberg, qui a récemment expliqué dans le Vancouver Sun ce que le travail de Pat Carney avait signifié pour elle. Elle a écrit ceci :

Nous voudrions remercier Pat Carney de son soutien solide et constant. Elle a été l’une des premières et des rares parlementaires à reconnaître la marginalisation et la sous- représentation des femmes autochtones du Canada dans les débats juridiques et législatifs fondamentaux qui influent sur leurs droits et leurs intérêts.

Elle a ajouté :

Pat Carney a joué un rôle crucial en veillant à ce que les particuliers et les organisations participent à l’élaboration des politiques et des lois. Elle a notamment fait en sorte que les femmes autochtones puissent s’exprimer dans toutes sortes de tribunes sur les dispositions discriminatoires de la Loi sur les Indiens qui les touchent encore aujourd’hui.

Nous remercions le sénateur de son leadership et nous lui souhaitons une longue et heureuse retraite. Nous la saluons en signe de respect et d’hommage.

Aujourd’hui, je me joins à tous les membres de cette assemblée pour saluer le sénateur avec respect. Madame le sénateur Carney a consacré tant d’années à la vie publique que je veux qu’elle sache que les Britanno-Colombiens la remercient de ce qu’elle a fait.