Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 39e Législature,
Volume 144, Numéro 26

Le mardi 29 janvier 2008
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

L’Afghanistan—Les soldats tombés au combat

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, le 14 décembre, le Sénat a interrompu ses travaux pour le congé de Noël afin que nous puissions passer du temps avec nos familles. Pendant ce temps, les soldats canadiens ont continué de nous représenter bravement partout dans le monde, spécialement en Afghanistan. Depuis le 14 décembre, le Canada a perdu quatre autres courageux soldats en Afghanistan. Le 23 janvier, les Canadiens pleuraient le décès d’Étienne Gonthier, âgé de 21 ans, un spécialiste en génie de combat faisant partie du 5e Régiment du génie de combat, basé à Valcartier, au Québec. Il a perdu la vie dans l’explosion d’une bombe artisanale dans le district de Panjwaii, une zone très instable de la province de Kandahar. Nous pouvons tous être très fiers de son travail en Afghanistan.

Le 15 janvier, le soldat Richard Renaud, un militaire âgé de 26 ans natif d’Alma, au Québec, a perdu la vie lorsque le véhicule blindé dans lequel il prenait place a heurté une bombe artisanale. Il laisse dans le deuil son épouse, enceinte, et son beau-fils âgé de quatre ans. Sa famille garde en mémoire un soldat fier qui voulait changer les choses dans le monde. Puisse son rêve de changer les choses se transmettre à ses enfants et son exemple les inspirer. Nous sommes fiers du travail qu’il a fait en Afghanistan.

Le 6 janvier, les Canadiens ont pleuré la mort de l’adjudant Hani Massouh, un fantassin âgé de 41 ans qui participait à sa sixième mission outre-mer. Ses camarades gardent en mémoire un homme ayant un sens de l’humour communicatif qui s’assurait toujours qu’ils ne manquaient de rien dans les tranchées. Il laisse dans le deuil son épouse Nathalie et sa fille Laila. Il avait décidé que cette mission serait sa dernière. Ses amis ont fait observer qu’il voulait entreprendre une autre aventure, celle de s’occuper de sa famille et de sa fille. Nous sommes fiers de son travail en Afghanistan. Il a trouvé la mort en même temps que le caporal Éric Labbé, âgé de 31 ans, natif de Rimouski, au Québec, lorsque le véhicule blindé dans lequel les deux militaires prenaient place a fait un tonneau sur une route quasi impraticable près de Kandahar. Ils faisaient tous deux partie du Royal 22Régiment. La famille du caporal Labbé a déclaré qu’Éric faisait ce qu’il aimait faire et qu’elle était très fière de lui. Nous sommes fiers du travail qu’il a fait en Afghanistan.

Le 30 décembre, le Canada a perdu l’artilleur Jonathan Dion, âgé de 27 ans, natif de Québec, lorsque le véhicule dans lequel il prenait place a roulé sur un engin explosif artisanal à l’ouest de Kandahar. Il servait dans le 5Régiment d’artillerie légère du Canada. On gardera en mémoire son sourire unique et sa joie de vivre. Sa famille a déclaré qu’il aimait la vie militaire en compagnie de ses frères et de ses sœurs d’armes. Nous sommes fiers du travail qu’il a fait en Afghanistan.

Honorables sénateurs, j’ai en tête une phrase entendue lors de la cérémonie d’ouverture du Musée canadien de la guerre en mai 2005. La voici : « La réalité de la guerre comprend des moments d’incertitude, de sacrifice et de destruction, mais il y a aussi de l’espoir, de la persévérance et de la reconstruction. Notre plus grand désir est que le Canada fasse partie d’un avenir qui guérit plutôt qu’il ne détruit. »

Ces mots prennent tout leur sens chaque fois que nous pleurons la mort d’hommes et de femmes de nos forces armées.

Depuis 2002, 78 membres des forces armées et un diplomate canadiens sont morts en Afghanistan. Je prends aujourd’hui la parole pour exprimer mon respect pour leur travail, leur vie et leur sacrifice.

Je rends aussi hommage à la contribution et au dévouement des 2 500 soldats canadiens qui œuvrent à la reconstruction et à la sécurisation de l’Afghanistan. Nous prions pour qu’ils rentrent sains et saufs et retrouvent leurs familles, leurs amis et leur pays.