Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 39e Législature,
Volume 144, Numéro 52

Le jeudi 17 avril 2008
L’honorable Rose-Marie Losier-Cool, Président intérimaire

La Journée mondiale de lutte contre le paludisme

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, le 25 avril marque la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. On a déjà dit que le paludisme est un génocide commis par l’apathie ambiante qui ne connaît aucune frontière. Un enfant africain sur cinq mourra de cette maladie avant d’avoir célébré son cinquième anniversaire. Des millions de personnes meurent du paludisme et des centaines de millions d’autres contractent cette maladie évitable en se faisant piquer par un moustique dans leur sommeil.

Même si la Journée mondiale de lutte contre le paludisme n’est pas encore reconnue officiellement par le gouvernement fédéral, des municipalités et des provinces canadiennes ont décidé de jouer un rôle de chef de file. De nombreuses collectivités, municipalités et villes d’un bout à l’autre du pays reconnaissent officiellement cette journée et mènent des campagnes de sensibilisation et de financement afin de fournir des moustiquaires de lit à des villages africains. Leurs initiatives ont prouvé que cette maladie ne laisse pas les gens indifférents. Les Canadiens ont été touchés.

En Colombie-Britannique, par exemple, le maire de Nanaimo, Gary Korpan, ainsi que les maires Jack Mar et Frank Leonard, des districts de Saanich, ont tous trois proclamé le 25 avril Journée mondiale de lutte contre le paludisme.

Sur la côte Est, j’ai été particulièrement touchée par les efforts du maire Lee, à Charlottetown, qui a envoyé sa proclamation de la journée mondiale de lutte contre le paludisme à toutes les collectivités de sa province, les défiant de fournir chacune des moustiquaires à un village.

Ailleurs dans le monde, des dirigeants tels que l’honorable Gordon Brown, premier ministre du Royaume-Uni, ont lancé des campagnes comme l’Appel à l’action envers les Objectifs du Millénaire pour le développement, afin de susciter des réactions, de rassembler les gouvernements, les ONG, les entreprises, les groupes religieux et les sociétés civiles de partout dans le monde dans le but de relancer la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Honorables sénateurs, la Journée mondiale du paludisme, c’est l’occasion pour les pays où le paludisme n’existe pas, comme le Canada, d’en apprendre plus sur les conséquences dévastatrices de la maladie et pour les nouveaux donateurs de se joindre au partenariat mondial de lutte contre le paludisme. C’est l’occasion pour les établissements de recherche et les universités de signaler leurs percées scientifiques tant aux experts qu’à la population en général. Cette journée donne aux pays touchés la chance de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres. C’est l’occasion pour les partenaires internationaux, les entreprises et les fondations de présenter leurs résultats et de voir ensemble comment appliquer à une plus grande échelle ce qui s’est révélé efficace.

Au Canada, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme devrait être une journée de réflexion. Nous devrions nous demander ce que nous devrions ou pourrions faire de plus, en tant que pays, pour combattre cette maladie mortelle, l’un des principaux facteurs contribuant à la pauvreté en Afrique. Compte tenu du succès impressionnant des programmes de financement de moustiquaires organisés par des citoyens canadiens et de la nécessité urgente de protéger des millions de pauvres contre les ravages du paludisme, nous devons nous demander ce que nous pourrions faire de plus. La modeste somme de 6 $ permet d’acheter une moustiquaire et de sauver quatre vies en Afrique. C’est donc un investissement très sage de l’argent que le Canada destine à l’aide étrangère. Nous devons en faire plus pour lutter contre cette maladie.

Honorables sénateurs, il s’agit d’une maladie qui peut être prévenue, et ensemble nous pouvons contribuer à ce qu’elle le soit.