Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 40e Législature,
Volume 146, Numéro 60

Le mardi 20 octobre 2009
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Hommages

Le décès de l’honorable Sheila Finestone, C.P.

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, aujourd’hui, je tiens à rendre hommage à feu l’honorable Sheila Finestone, une personne que j’ai toujours considérée comme une amie spéciale.

Ce que j’admirais chez Sheila, c’était son courage de travailler sur des dossiers qui lui tenaient vraiment à cœur, et ce, même si elle savait qu’elle devrait déployer beaucoup d’efforts pour convaincre et persuader les autres. Mon meilleur souvenir d’elle, c’est lorsqu’elle disait ceci :

Si vous pensez que je vais commencer à me taire à mon âge, oubliez ça.

En sa qualité de membre de l’exécutif du Comité canadien d’action sur le statut de la femme de 1975 à 1980, elle s’est consacrée à changer la vie des femmes vulnérables. En tant que directrice du Centre juif de services familiaux et fondatrice du projet Genesis, qui fournit divers services, notamment de nature juridique, aux personnes dans le besoin, Sheila a montré tôt dans sa vie à quel point les vicissitudes des autres étaient importantes pour elle.

Lorsque Sheila a été élue députée en 1984, elle savait qu’il ne lui serait pas facile de suivre les traces du premier ministre Trudeau dans la circonscription de Mont-Royal. Comme le savent tous ceux qui ont eu le privilège de travailler avec elle au Sénat, elle a non seulement suivi les traces de M. Trudeau, mais elle a aussi su tracer sa propre voie.

Sheila a continué de promouvoir la cause des femmes après sa première élection à la Chambre des communes, déclarant ce qui suit dans son premier discours :

Le gouvernement risque de se faire accuser de n’accorder qu’une attention symbolique aux graves préoccupations des Canadiennes puisqu’il les exclut de son centre de décision.

Sheila Finestone savait à quel point il est important et utile de combler les écarts entres les divers groupes de femmes et les cultures. Elle comprenait qu’il est absolument capital, dans une démocratie, d’y contribuer, de veiller à ce que les divers groupes aient une place, une voix dans la société. Je sais qu’elle nous incluait tous dans ses réflexions.

En sa qualité de députée, Sheila faisait preuve d’un extraordinaire dynamisme dans sa circonscription multiculturelle et multilingue de Mont-Royal. Sa popularité parmi ses électeurs n’a jamais été aussi évidente que lors des élections de 1993, au terme desquelles elle fut réélue avec une avance de 36 000 voix. Après ces élections, elle continua de défendre la cause de femmes et du multiculturalisme en tant que première secrétaire d’État à la Situation de la femme et au Multiculturalisme.

Lorsqu’elle fut nommée au Sénat en 1999, elle continua de se battre non seulement pour un Canada meilleur, mais aussi pour un monde meilleur. Tenante du tribunal international et militante en faveur de l’interdiction des mines antipersonnel, elle faisait écho aux sentiments d’un monde qui aspirait à la paix.

Son poste de vice-présidente du Comité sénatorial permanent des droits de la personne lui permit n d’orienter le débat de manière à avantager une majorité de gens.

Quand Sheila quitta le Sénat, elle laissa un vide en cette enceinte. Quand elle nous quitta pour un monde meilleur, elle laissa un vide dans nos vies.