Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 18

Le mardi 20 avril 2010
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

La Journée mondiale contre le paludisme

L’honorable Mobina S.B. Jaffer : Honorables sénateurs, l’Afrique subit un véritable génocide à cause du paludisme. Un million d’Africains meurent du paludisme tous les ans. Au nom du sénateur Segal, du député Patrick Brown et du caucus parlementaire multipartite sur le paludisme, je prends la parole pour inviter les sénateurs à un événement qui se tiendra ce soir à l’occasion de la Journée mondiale contre le paludisme.

C’est une journée particulière, car des élèves de 10e année de la région du sénateur Segal sont venus nous raconter une histoire sur le paludisme. Vingt élèves et leurs enseignants assisteront à la séance pour nous parler de ce que le paludisme signifie pour eux. Leur troupe, les Not So Amateur Amateurs, mettra en scène une pièce de 10 minutes, sous la direction de Mme Kristine Harvey.

Honorables sénateurs, en 2007, j’ai accompagné le premier ministre en Ouganda pour assister à la conférence du Commonwealth. Dans le cadre de ce voyage, au nom de notre pays, je me suis rendue, accompagnée de nos fonctionnaires, dans un pensionnat d’élèves du même âge que ceux qui se produiront devant nous ce soir. Les élèves étaient heureux de nous rencontrer. Ils ont chaleureusement remercié les Canadiens de les avoir aidés à obtenir des moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Ils nous ont fièrement appris que leur taux d’absentéisme avait diminué. Celui-ci, qui pouvait atteindre huit semaines, est passé à trois semaines. Un élève nous a fièrement fait remarquer que leurs notes étaient à la hausse. J’étais très fière et heureuse d’être Canadienne ce jour-là. Je retournais dans mon pays natal accompagnée de mon premier ministre, Stephen Harper.

Quand j’ai rencontré le directeur, mon humeur s’est rapidement assombrie. Il m’a informée que le nombre de moustiquaires était limité et qu’il avait la difficile tâche de choisir quels élèves en recevraient un. Il m’a avoué avoir l’impression de jouer le rôle de Dieu.

Honorables sénateurs, le directeur a ensuite ajouté qu’un des devoirs les plus ardus qui lui incombaient était de communiquer avec les parents pour leur dire que leur enfant chéri était mort du paludisme. Souvent, à cause de la distance du domicile familial ou faute de ressources familiales, il faut enterrer l’enfant sans la présence des parents.

Le directeur m’a dit que lorsque les parents envoient leur enfant à l’école, ils lui disent : « Si tu reviens, je veux que tu sois médecin, avocat ou enseignant. » Ici, on dit au revoir à nos précieux enfants en leur disant : « Quand tu rentreras de l’école, je souhaite que tu deviennes médecin, avocat ou enseignant. »

Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale contre le paludisme, je sais que chacun de nous reconnaîtra sa chance et souhaitera participer à la lutte pour mettre fin à ce génocide annuel que cause le paludisme chez les Africains.

Le sénateur Segal et moi demandons à l’ensemble de nos collègues du Sénat de venir saluer l’enthousiasme de ces étudiants. Je sais que, après avoir vu leur prestation, vous serez d’accord avec moi pour dire que nous pouvons être très fiers d’eux et des autres étudiants qui s’intéressent à ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières et qui cherchent à améliorer la vie de leurs pairs à l’étranger.

[Français]

Ce soir, venez encourager ces étudiants, venez écouter leur message. Ils ont besoin de votre soutien.

[Traduction]

Au cours des trois minutes de la présente déclaration, six enfants sont morts en Afrique. Sur ce continent, une personne meurt du paludisme toutes les 30 secondes.