Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 34

Le jeudi 3 juin 2010
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Le centre ismaélien

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, le vendredi 28 mai dernier, le sénateur Kochhar et moi avons eu le privilège d’assister à la cérémonie de mise en chantier du centre ismaélien, du musée et du parc de l’Aga Khan, à Toronto. La cérémonie a été présidée par Son Altesse le prince Karim Aga Khan et la famille royale.

Une fois la cérémonie terminée, j’avais de la difficulté à trouver les mots pour décrire la portée de la généreuse contribution de l’Aga Khan. Rien que je puisse dire ne rendait justice à ce projet. Ce n’est qu’à mon réveil, le lendemain, que j’ai réalisé ce que l’Aga Khan avait accordé non seulement aux Torontois, mais aussi à tous les Canadiens, en ouvrant le Toronto Star pour y lire ceci : « Parmi tous les cadeaux remis à la ville de Toronto, aucun n’est plus beau que celui de l’Aga Khan. »

Le projet de l’Aga Khan, qui sera réalisé par plusieurs architectes de renommée internationale, est composé de trois éléments : un centre ismaélien, qui comprendra un hall de prière circulaire; un musée islamique, qui sera le premier du genre dans le monde anglophone; et un parc d’accueil qui reliera les deux bâtiments et qui ressemblera aux jardins islamiques traditionnels de l’Alhambra, qui fleurissaient durant cette grande période de l’histoire d’Espagne où juifs, chrétiens et musulmans cohabitaient dans l’harmonie.

Même si le centre ismaélien, le parc et le musée seront effectivement d’une grande beauté, cette beauté va bien au-delà des simples qualités esthétiques et architecturales. La véritable beauté du projet de l’Aga Khan réside non seulement dans les vastes jardins, les dômes de verre et les calmes bassins que l’on pourra y admirer, mais aussi dans les concepts et les idéologies que ce projet cherche à véhiculer ainsi que dans le message qu’il transmet au reste du monde.

À l’occasion de la cérémonie, le premier ministre Harper a décrit ce message comme étant voué à la promotion des échanges ethniques, culturels et religieux, et suscitant réellement l’espoir d’un monde meilleur.

Honorables sénateurs, les sociétés musulmanes constituent plus du quart de la population mondiale. Toutefois, beaucoup de gens, en particulier en Occident, connaissent très peu l’islam.

Le projet de l’Aga Khan donnera aux personnes qui sont mal informées et dont l’esprit est voilé par l’ignorance un aperçu de la pluralité au sein de l’islam et des liens qui existent entre l’islam et les autres traditions. L’Aga Khan nous rappelle sans cesse que, lorsque ce voile disparaîtra, nous pourrons constater que nos sociétés sont frappées non pas par le choc des civilisations, mais plutôt par le choc de l’ignorance.

Honorables sénateurs, dans notre merveilleux pays, nous comprenons l’importance de la diversité et nous sommes prêts à y prendre part. Nous ne nous attardons plus aux différences entre les diverses religions et cultures. Au lieu de cela, nous misons sur nos points communs, ce qui nous permet de vivre dans la paix et l’harmonie. Ce projet, comme l’a exprimé si éloquemment l’Aga Khan pour conclure ses observations, est « un honorable présent offert par notre génération aux générations futures, et ce, même s’il met si bien en valeur ce que les générations précédentes nous ont légué ».