Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 57

Le mercredi 20 octobre 2010
L’honorable Donald H. Oliver, Président intérimaire

La diversité

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, j’aimerais parler aujourd’hui de l’importance d’embrasser la différence. Le vendredi 15 octobre, j’ai eu le privilège d’assister au 10e symposium annuel La Fontaine-Baldwin. Cet événement a été institué par notre ancienne gouverneure générale, la très honorable Adrienne Clarkson, et est coprésidé par M. John Ralston Saul.

Cette année, les participants au symposium ont accueilli chaleureusement Son Altesse le prince Karim Aga Khan, qui a prononcé un discours inspirant sur le thème du pluralisme. Au cours de son exposé, Son Altesse a parlé du Centre mondial du pluralisme, qui a été mis sur pied en partenariat avec le gouvernement du Canada. Il a expliqué que ce centre est l’une des premières institutions vouées aux questions de la diversité et du pluralisme dans notre monde.

L’Aga Khan a ajouté que le Canada est un endroit tout indiqué pour accueillir cette institution, car celui-ci sait très bien à quel point il est important d’embrasser la différence et est reconnu sur la scène internationale en tant que pays pour lequel la diversité est une force plutôt qu’une faiblesse.

Honorables sénateurs, j’ai appris ici, au Canada, qu’il importe peu qu’on soit Noir ou Blanc, qu’on parle anglais, italien ou pendjabi, et qu’on aille à l’église, à la mosquée ou à la synagogue. Au Canada, le fait d’être différent n’empêche pas de s’épanouir.

Je n’ai jamais été aussi fière d’être Canadienne que vendredi soir dernier. Les propos suivants de l’Aga Khan m’ont particulièrement inspirée :

L’expérience canadienne me fait comprendre que l’identité peut être plurielle. Célébrer une identité ne signifie pas qu’on rejette les autres. On peut tout aussi bien se reconnaître dans une tradition ethnique ou religieuse et éprouver de la fierté pour sa région ou son pays.

Ces mots sont d’un grand réconfort pour moi, qui suis une femme d’origine indienne et de foi musulmane ismaélienne, qui suis née en Afrique, qui ai grandi là-bas, puis qui ai trouvé refuge au Canada. Malgré mon identité complexe, j’ai l’honneur non seulement de me définir comme Canadienne, mais également de pouvoir profiter du privilège de m’adresser à vous aujourd’hui, honorables sénateurs, et de représenter ma collectivité ainsi que ma province, la Colombie-Britannique.

Honorables sénateurs, l’Aga Khan a dit ceci dans son discours :

Le pluralisme est un processus, non un résultat. C’est une mentalité, une façon d’envisager la transformation du monde et sa diversité.

Il est important que les Canadiens reconnaissent que, bien que ce soit un honneur d’être le foyer du Centre mondial du pluralisme, cela entraîne également une grande responsabilité. Nous avons maintenant l’obligation de montrer au reste du monde que le fait d’accepter la différence peut aider à créer une meilleure vie pour chacun.

Je félicite la très honorable Adrienne Clarkson et M. John Ralston Saul d’avoir assuré le franc succès du symposium de cette année. Toutefois, je tiens surtout à féliciter l’ensemble des Canadiens d’avoir montré au reste du monde que, comme l’Aga Khan l’a dit dans son discours, « la diversité a la capacité d’inspirer ».