Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 80

Le mardi 1er février 2011
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

La réglementation des armes à feu

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet de la tragédie qui a frappé Tucson, en Arizona, et qui a plongé une nation entière dans la peur et la tristesse.

Le samedi 8 janvier, alors qu’elle animait « Le Congrès à votre porte », une activité qu’elle organisait régulièrement, Gabrielle Giffords, qui est membre du Congrès, a été blessée à la tête lors d’une fusillade. Cette même attaque a coûté la vie à six personnes et en a blessé 13 autres.

Honorables sénateurs, je suis convaincue que vous vous joindrez tous à moi pour souhaiter un prompt rétablissement à Mme Giffords. Je profite également de l’occasion pour exprimer nos condoléances aux personnes qui ont perdu un proche lors de l’attaque; nos pensées et nos prières les accompagnent.

Honorables sénateurs, les tragédies comme celle qui a secoué la ville de Tucson il y a quelques semaines nous rappellent à quel point nous devons être vigilants concernant le contrôle des armes à feu. Le maire de New York, Michael Bloomberg, a révélé en entrevue la semaine dernière que, chaque jour, aux États-Unis, 38 personnes étaient tuées par arme à feu. Il a fait cette déclaration pour souligner à quel point il est important que les États-Unis se dotent de lois sur le contrôle des armes à feu.

Au Canada, nous nous targuons d’être un pays pacifique et non violent. Depuis des décennies, les Canadiens savent qu’ils doivent être vigilants concernant le contrôle des armes à feu. Il ne faudrait surtout pas que nous perdions cet objectif de vue.

Lorsque nous discutons de l’abolition du registre des armes à feu, comme nous l’avons fait il y a quelques mois à peine, nous devrions toujours garder à l’esprit que c’est grâce à des outils comme celui-là, des outils qui contribuent à assurer la sécurité publique, que les morts par arme à feu sont beaucoup moins fréquentes au Canada qu’aux États-Unis.

Plus que jamais, nous devons reconnaître l’importance des lois et des outils régissant les armes à feu, car ils contribuent à assurer la sécurité publique. Ne nous leurrons pas : le monde est un endroit dangereux, et nous devons continuer de tout faire pour que nos rues, nos écoles et nos terrains de jeu demeurent des lieux sûrs.

Honorables sénateurs, les parents devraient pouvoir laisser leurs enfants jouer dans les parcs sans craindre qu’ils ne soient atteints par une balle perdue; les étudiants devaient pouvoir se rendre en classe sans craindre qu’un de leurs camarades n’ouvre le feu sur eux; et les fillettes de neuf ans comme Christina Green devraient pouvoir devenir les politiciennes qu’elles veulent être quand elles seront grandes.

J’exhorte tous les sénateurs à prendre conscience que nous devons faire preuve de vigilance en ce qui concerne le contrôle des armes à feu au Canada.