Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 86

Le mardi 15 février 2011
l’honorable Pierre Claude Nolin, Président suppléant

L’organisme Urgent Action Fund

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je tiens à parler aujourd’hui d’un groupe de femmes remarquable. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai eu la chance de me rendre au Pakistan pour travailler en collaboration avec Urgent Action Fund, un organisme qui a pour mission de défendre les droits des femmes en contribuant à bâtir une société où règnent la justice, l’équité et la paix. C’est un organisme mondial qui s’emploie à offrir rapidement des fonds pour des interventions stratégiques, et qui contribue aux mesures concertées de défense des intérêts des femmes ainsi qu’aux efforts de recherche.

Honorables sénateurs, j’ai commencé à participer aux activités de l’organisme il y a un an lorsque j’ai pu en rencontrer des représentants à Amman, en Jordanie. Après avoir travaillé en étroite collaboration avec ces femmes, je savais que je voulais faire partie de ce mouvement, qui incarnait de façon extraordinaire la force et l’unité.

J’ai participé récemment aux activités de l’Urgent Action Fund au Pakistan. Comme les sénateurs le savent, j’en suis sûre, l’inondation qui s’est produite l’été dernier a dévasté un cinquième du pays. Elle a fait perdre la vie à plus de 1 600 personnes et a eu de graves répercussions sur 20 millions de personnes. En plus de forcer l’évacuation de villages complets, elle a détruit plus de 700 écoles et 400 établissements de santé. Même si l’ensemble du Pakistan avait été ravagé par l’inondation, je me suis rendu compte, après m’être entretenue avec plusieurs victimes et fournisseurs de services, que les femmes ont été particulièrement touchées par le désastre.

Honorables sénateurs, la triste réalité, c’est que, lorsque l’aide est accordée, il est rarement tenu compte des besoins des femmes et des problèmes auxquels les femmes sont les seules à devoir faire face. La vérité, c’est que les femmes et les enfants ne profitent pas du même accès que les hommes à l’aide humanitaire.

En raison de cet accès inadéquat, des femmes qui ont souvent été dépossédées de leurs maisons et de tous leurs biens sont forcées de se résoudre à être particulièrement vulnérables aux agressions sexuelles et aux enlèvements. Bien qu’un grand nombre d’organisations comme l’Urgent Action Fund fassent un travail exceptionnel en répondant aux besoins des femmes, ce dont je suis fière, il est maintenant temps que notre pays fasse la même chose.

Honorables sénateurs, lorsque le Canada fournit de l’aide en cas de catastrophe, il est très important de tenir compte des besoins uniques des femmes. Nous avons également l’obligation de faire en sorte que les mères et les filles ne soient pas obligées de porter des fardeaux additionnels simplement en raison de leur sexe. Je presse le Canada de s’inspirer des résultats obtenus par des organismes comme l’Urgent Action Fund et par les femmes qui travaillent pour eux comme Terry Greenblatt, Marcy Wells et Sanam Anderlini.