Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 96

Le mardi 22 mars 2011
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Les femmes en Afrique

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour parler des femmes puissantes, courageuses et forte qui vivent dans la vallée du Rift, en Afrique.

Le 8 mars, lors du 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme, j’ai eu l’occasion de visiter Kajiado, un petit village masaï situé juste à l’extérieur de Nairobi, au Kenya. Les Masaïs sont une communauté pastorale.

Comme les sénateurs le savent sûrement, la Journée internationale de la femme est une occasion de nous rassembler tous pour célébrer les réalisations économiques, politiques et sociales des femmes de partout dans le monde. Habituellement, lors de cette journée, nous prenons le temps de rendre hommage aux femmes qui se sont démarquées dans les secteurs politique, professionnel ou philanthropique.

Bien que les réalisations des femmes masaïes comme celles que j’ai rencontrées à Kajiado passent souvent inaperçues, elles répondent bien à l’objectif visé par la Journée internationale de la femme.

Après avoir écouté le témoignage de plusieurs femmes masaïes, j’ai rapidement compris que les femmes masaïes de Kajiado ne sont pas seulement le ciment des collectivités et des familles, mais qu’elles sont également des protectrices de la paix et des symboles d’espoir. De tout temps, ces femmes ont reçu une éducation formelle très limitée, se sont battues contre l’inégalité entre les hommes et les femmes et ont été victimes de diverses pratiques, telles que les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.

Toutefois, des organisations communautaires comme Amani Communities Africa s’emploient à favoriser l’autonomisation de ces femmes de même qu’à les sensibiliser et à leur faire comprendre les droits fondamentaux et juridiques des femmes tout en leur fournissant les outils dont elles ont besoin pour réagir efficacement aux abus et aux violations à leur endroit.

Ma bonne amie, Joy Mbaabu, directrice générale d’Amani Communities Africa, nous a présenté Agnes, chef des femmes masaïes à Kajiado. Cette dernière nous a entretenus des difficultés auxquelles les femmes masaïes se heurtent encore aujourd’hui et nous a donné un aperçu de ce à quoi peut ressembler une journée dans sa vie. Elle nous a aussi parlé de ses responsabilités, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de chez elle.

En entendant le témoignage d’Agnes, j’ai appris que, dans ces communautés, ce sont les femmes qui ont la responsabilité de prendre soin de leur famille, de s’occuper du bétail, de faire les récoltes et de gagner un revenu.

Le principal message qu’ont livré Agnes et de nombreuses autres femmes masaïes cet après-midi-là concernait l’éducation des jeunes filles. Tout en reconnaissant que bon nombre de leurs filles avaient maintenant la possibilité de fréquenter l’école élémentaire, elles ont souligné l’importance de l’éducation supérieure. Les femmes avec qui j’ai eu le plaisir de discuter m’ont fait clairement savoir que l’avenir de leurs collectivités repose entre les mains de leurs filles, car ce sont elles qui seront les moteurs de changements durables.

Avant de partir, j’ai demandé aux femmes de Kajiado quel message je devrais livrer aux Canadiens. Elles m’ont répondu ceci : « Aidez-nous à éduquer nos filles, et nous nous occuperons du reste. »

Honorables sénateurs, il est temps que les réalisations et les efforts des femmes masaïes et des organismes comme Amani Communities Africa ne passent plus inaperçus. J’exhorte tous les sénateurs à se joindre à moi pour féliciter les femmes masaïes, Amani Communities Africa et Joy Mbaabu d’avoir montré qu’il est important de donner aux femmes les moyens d’agir.