Débats du Sénat (hansard)

1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 81

Le jeudi 17 mai 2012
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

M. Sherali Bandali Jaffer

Félicitations pour avoir reçu la Médaille de l’indépendance nationale de l’Ouganda

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à mon père, Sherali Bandali Jaffer, qui récemment reçu la Médaille de l’indépendance nationale de l’Ouganda, l’une des plus prestigieuses récompenses accordées par le gouvernement de l’Ouganda. Cette médaille, aussi appelée le Prix du héros, a été décernée pour la première fois par la reine Elizabeth II en 1962, année de l’indépendance de l’Ouganda. Cet honneur est conféré aux personnes qui ont apporté une importante contribution à la lutte de l’Ouganda en vue d’obtenir son indépendance ainsi qu’à ceux qui continuent de veiller avec diligence à la protéger.

Mon père a consacré sa vie à faire de l’Ouganda un pays fort et indépendant et il est extrêmement fier d’avoir représenté ses frères et ses sœurs ougandais au conseil municipal et au Parlement sous le gouvernement du président Obote.

En 1972, sous le règne d’Idi Amin Dada, toute notre famille a été forcée de s’exiler. Nous avons dû fuir l’Ouganda, le pays où nous sommes nés, avec pour seul bagage les vêtements que nous portions. Même après s’être réfugié à Vancouver et avoir créé une entreprise florissante au Canada, mon père continue de retourner en Ouganda de temps à autre, car c’est le pays où il est né.

Bien que mon père ait contribué au développement social, économique et politique de l’Ouganda, l’éducation a toujours été au centre de ses préoccupations. En effet, il a personnellement parrainé plus de 1 000 élèves ougandais et a fait construire plusieurs écoles, notamment la mosquée-école de Kibouli, qui est aujourd’hui l’un des meilleurs établissements d’enseignement de l’Ouganda. Mon père a toujours été convaincu que, en investissant dans l’éducation des garçons et des filles les plus marginalisés, on peut transformer leur vie et, du même coup, aider des collectivités et des pays entiers à prospérer. Durant mes déplacements, j’ai souvent rencontré des personnes qui ont pu faire des études grâce à l’aide de mon père, et l’impact positif qu’il a eu sur leur vie m’émeut profondément. C’est également grâce à l’importance que mon père a accordée à l’éducation que je suis devenue ce que je suis. Il y a 50 ans, à une époque où peu de jeunes filles faisaient des études supérieures, mon père m’a envoyée faire mes études en Angleterre. C’est grâce à son soutien inconditionnel et à ses judicieux conseils que je peux aujourd’hui prendre la parole devant vous, au Sénat du Canada, et représenter la Colombie-Britannique, ma province.

Mon père a deux amours : sa famille et l’Ouganda. Il est l’heureux père d’un fils, de cinq filles, de quatre beaux-fils et d’une belle-fille, et il a 13 petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Nous savons tous que nous sommes chanceux d’avoir cet homme exceptionnel comme père. Même dans les périodes les plus sombres de nos existences, il a toujours réussi à illuminer nos vies. Hier soir, j’ai été très émue d’entendre mon petit-fils, Ayaan, dire à mon père : « Papa, reviens à Vancouver, s’il te plaît. J’ai besoin que tu illumines ma vie. Tu me manques. » Je suis d’accord avec mon petit-fils. C’est vrai, mon père a illuminé non seulement nos vies, mais celle plusieurs d’Ougandais.