Débats du Sénat (hansard)

1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 130

Le mercredi 12 décembre 2012
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Le décès de l’honorable John Lynch-Staunton

Hommage

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, l’approche de Noël et de la fin de l’année nous incite à nous souvenir de ceux qui ont joué un rôle important dans nos vies, et à les en remercier. Aujourd’hui, j’aimerais remercier le sénateur Lynch-Staunton.

Sénateurs, l’été dernier, nous avons perdu un solide leader et un ardent défenseur de la démocratie en la personne de notre ancien collègue, le sénateur John Lynch-Staunton. Le sénateur Lynch-Staunton a occupé des charges publiques au service des Canadiens pendant plus de 30 ans. Il a notamment été conseiller municipal à Montréal de 1960 à 1974, sénateur de 1990 à 2005 et conseiller municipal à Stanstead, au Québec, à partir de 2009.

Je prends aujourd’hui la parole pour remercier le sénateur John Lynch-Staunton. Lorsque je suis arrivée au Sénat, il y a près de 11 ans, nos antécédents étaient différents. Nous avons de temps à autre eu l’occasion de discuter de nos différents points de vue. Je dois admettre aujourd’hui que nos arguments mutuels parvenaient rarement à convaincre l’autre, mais j’ai toujours apprécié ces franches discussions. Une

année, le Président Dan Hays nous a invités, le sénateur Lynch-Staunton et moi, à l’accompagner à Bhopal, en Inde. Avant le voyage, j’ai remis à chacun de mes collègues un exemplaire d’un livre de Dominique Lapierre et Javier Moro intitulé Il était minuit cinq à Bhopal, dans lequel les auteurs relatent les événements du 3 décembre 1984, lorsqu’un terrible nuage de gaz toxique s’est échappé d’une usine de pesticides américaine située en plein centre de Bhopal, tuant entre 16 000 et 30 000 personnes et en blessant 500 000 autres. Lorsque nous sommes arrivés à Bhopal, j’ai été enchantée de découvrir que le sénateur Lynch-Staunton avait lu le livre. Nous avons tous deux voulu voir les lieux où les victimes avaient habité. Le gouvernement indien était très réticent mais, grâce à la persévérance du sénateur Lynch-Staunton, nous avons pu aller rendre visite, un soir, à des gens qui avaient souffert de cette terrible tragédie. Nous avons visité différents endroits et parlé à beaucoup de gens, et j’ai découvert un autre aspect du sénateur Lynch-Staunton qui a fait grandir l’admiration que j’avais déjà pour lui.

Aujourd’hui, honorables sénateurs, mes pensées vont à sa femme, à ses cinq enfants et à ses neuf petits-enfants. Je tiens à ce qu’ils sachent que le sénateur Lynch-Staunton occupe une place particulière dans mon cœur et mon esprit, ainsi que dans ceux des Canadiens. Même si nos origines et nos opinions étaient différentes, nous avons pu établir des contacts, trouver des points communs et travailler ensemble en tant que sénateurs. Le sénateur Lynch-Staunton m’a enseigné que l’esprit partisan n’est pas nécessaire lorsqu’il s’agit de dossiers concernant l’humanité. Il est toujours possible de trouver un moyen de travailler ensemble. C’est une leçon que je n’oublierai jamais.