1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 139

Le mardi 26 février 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Le décès de M. Amin Shivji

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à mon ami Amin Shivji, un entrepreneur de talent, un infatigable défenseur des intérêts de la collectivité et un fier Canadien.

Après l’expulsion des Asiatiques de l’Ouganda en 1972, Amin est arrivé au Canada comme réfugié avec un peu d’argent et quelques biens. Il avait 26 ans et venait de se marier. Il avait laissé derrière lui une vie confortable et une plantation de canne à sucre florissante. Il n’était pas du genre à croupir dans son malheur. Il a acheté une maison à Richmond, en Colombie-Britannique, et s’est inscrit au programme de MBA de l’Université de la Colombie-Britannique moins de deux ans après son arrivée. Trois ans plus tard, en 1997, il devenait citoyen canadien, ce dont il était très fier. Il a travaillé dans le secteur bancaire et s’est associé plus tard à une jeune société de capital-risque.

Au cours des années 1990, Amin a décidé de faire profiter à l’Ouganda des compétences qu’il avait acquises au Canada. Il a repris possession de sa chère exploitation de canne à sucre, qui était en ruines. Toujours aussi optimiste et visionnaire, il a tout recommencé à zéro et a fait œuvre de pionnier en Ouganda dans le domaine de l’agriculture biologique et biodynamique, qui est fondée sur le commerce équitable. Aujourd’hui, son entreprise est la plus ancienne et la plus importante exportatrice de fruits biologiques en Ouganda.

Tout au long de sa vie, Amin s’est voué à trois grandes passions : le service communautaire, l’éducation et la famille. Il a transmis à ses filles l’importance qu’il accordait à l’éducation et il a financé la coupe Shivji. Il s’agit d’un trophée décerné annuellement pour souligner la citoyenneté remarquable et le succès scolaire à l’école primaire Walter Lee, de Richmond, école qu’ont fréquentée ses filles.

Ancien élève des écoles Aga Khan, en Ouganda, Amin en est devenu le président à titre bénévole en 1997. Il a aidé à moderniser le programme d’études, à mettre en place les technologies de l’information et à veiller à ce que ces écoles soient accessibles aux élèves méritants, peu importe les moyens de leur famille.

En tant que père aimant, Amin a fait comprendre à ses filles, Farah, Nazma et Aliya, qu’elles devaient être tout particulièrement fières de leur citoyenneté canadienne. Il leur a souligné l’importance du travail acharné et du service communautaire. Aujourd’hui, ce sont des femmes épanouies, qui apportent une contribution inestimable à leur collectivité respective.

Au cours des dernières années de sa vie, Amin a tiré grand plaisir à jouer avec ses deux petites-filles et son petit-fils, qui était alors bébé.

Amin a toujours encouragé sa femme, Gulzar, à relever des défis. Aujourd’hui, elle est présidente des écoles Aga Khan, en Ouganda.

Les frères et sœurs d’Amin s’adonnent aussi au service communautaire. Son frère, Salim Ahmed, est un chef ismaïlien bien connu, qui rend des services remarquables à sa collectivité.

Amin s’est éteint dans la maison de Richmond, en Colombie- Britannique, qu’il aimait tant et qu’il avait achetée 38 ans plus tôt, alors qu’il était réfugié. Je me souviens du sourire rayonnant et du grand cœur d’Amin. Toutes les personnes qui ont eu le bonheur de le connaître se sont senties spéciales et valorisées à son contact.

Amin, nous avons passé beaucoup de temps ensemble quand je suis retournée en Ouganda. Vous allez nous manquer.