1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 140

Le mercredi 27 février 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Le décès de l’honorable Eugene F. Whelan, C.P., O.C.

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à notre ex-collègue, le sénateur Eugene Whelan.

Nous nous souvenons tous avec affection de lui et de son fameux stetson vert, qui lui avait été offert à l’occasion d’une foire agricole à Swan River, au Manitoba.

Ministre de l’Agriculture sous le gouvernement Trudeau pendant une douzaine d’années, il était fier d’être le seul ministre à posséder un bureau dans l’Ouest du Canada. Il a voyagé abondamment dans tous les coins du pays pour écouter les citoyens lui faire part de leurs préoccupations.

Au cours de cette période, il s’est lié d’amitié avec l’ambassadeur de l’Union soviétique au Canada, Alexander Yakovlev, et, en 1983, il a accueilli chez nous le président Mikhail Gorbachev.

Le ministre Whelan était convaincu que c’était ce voyage au Canada, en particulier la visite des fermes et des villes et la vue de notre secteur agricole productif, qui a fait germer l’idée de la glasnost en Union soviétique.

Le véritable héritage qu’a laissé le sénateur Whelan est le travail qu’il a accompli au nom des régions et les offices de commercialisation qu’il a mis en place.

Il voulait, comme il le disait lui-même, veiller à ce que les investissements des agriculteurs leur rapportent et à ce que les consommateurs puissent acheter des produits de bonne qualité à un prix raisonnable. C’est ainsi que tout le monde en est sorti gagnant.

Ma famille a aussi été gagnante quand le sénateur Whelan est entré dans notre vie. Lorsqu’il était ministre de l’Agriculture, le sénateur Whelan a rencontré mon père pendant une réunion du milieu agricole qui avait lieu en Colombie-Britannique au cours de laquelle il avait présenté un exposé. Mon père était un nouveau réfugié, et le sénateur Whelan l’a encouragé à se lancer dans l’élevage de la volaille.

Les parlementaires savent qu’ils doivent sacrifier une partie du temps qu’ils consacrent à leur famille pour respecter leurs engagements publics. Eugene était toujours accompagné de son épouse, Elizabeth, qui lui offrait un grand soutien, et de ses trois filles dévouées, Terry, Susan et Cathy.

Sa fille, Susan, a été élue à la Chambre des communes et est ensuite devenue ministre de la Coopération internationale.

J’ai eu le plaisir de travailler avec Susan lorsque j’ai été envoyée spéciale pour la paix au Soudan. Sa volonté de travailler au bien de l’humanité était tout aussi ferme que celle de son père.

Au cours des dernières années, j’ai appris à très bien connaître le sénateur Whelan grâce à son assistante Linda Clifford, qui lui était fort dévouée.

Pendant des années, Linda lui a apporté un soutien inébranlable à Ottawa. Plus tard, elle est venue travailler pour moi et c’est ainsi que j’ai eu le privilège de partager nombre de longues conversations avec le sénateur Whelan.

Jusqu’à la semaine dernière, je partageais avec lui mon abonnement au périodique The Hill Times. Le sénateur Whelan voulait toujours savoir ce qui se passait à Ottawa et, jusqu’à ses derniers jours, il ne mâchait pas ses mots à propos des mesures que le Parlement devrait prendre pour aider les Canadiens.

Eugene, mon ami, je devrai maintenant lire The Hill Times toute seule. Nos longues discussions sur ce qui se passe à Ottawa me manqueront énormément.

Reposez en paix, sénateur Whelan. Nous nous souviendrons longtemps de votre formule de salutation : « Que les petits lutins soient gentils à votre égard. »