1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 166
Le mardi 28 mai 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président
Le Centre mondial du pluralisme
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, jeudi dernier, le sénateur Segal et moi avons assisté à la deuxième conférence annuelle sur le pluralisme du Centre mondial du pluralisme, dans les locaux de la Délégation des musulmans ismaéliens, à Ottawa. La conférence était donnée par le prix Nobel de la paix et ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.
Le Centre mondial du pluralisme est un lieu de dialogue sur les fondements et les bienfaits d’une citoyenneté inclusive. Sa mission consiste à promouvoir le respect de la diversité en tant que nouvelle éthique mondiale et à stimuler l’adhésion au pluralisme grâce à des échanges de connaissances. L’idée de créer le centre est née pendant les années 1990, lorsque Son Altesse l’Aga Khan a demandé aux dirigeants canadiens de lui expliquer la réussite de l’approche canadienne en matière de diversité. En 2006, Son Altesse l’Aga Khan et le gouvernement du Canada ont formé un partenariat pour fonder le Centre mondial du pluralisme, un établissement privé sans but lucratif qui a pignon sur rue au Canada et qui a pour mission de servir le monde.
Dans son allocution de jeudi dernier, Son Altesse l’Aga Khan a déclaré ceci :
[…] le pluralisme exige un dialogue constant, une volonté de faire des compromis et la compréhension que le pluralisme n’est pas une fin en soi, mais plutôt un processus continu.
Le Centre mondial du pluralisme […] s’inspire en partie de l’expérience du Canada en tant que société très diversifiée. Nous souhaitons que le centre soit un lieu où tous les intervenants peuvent mettre en commun leurs connaissances au sujet des défis à relever sur le plan de la diversité — et partager les leçons qu’ils peuvent tirer des exemples de pluralisme efficace.
C’est au cours de soirées comme celle-ci que nous pouvons nous rendre compte du potentiel du centre en tant que lieu de dialogue. C’est un endroit où nous pouvons échanger des idées avec de véritables champions du pluralisme mondial, comme Kofi Annan.
Voici un extrait de l’exposé de Kofi Annan :
[…] peu importent nos origines, ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui nous divise […] Nous devons apprendre les uns des autres et faire en sorte que nos traditions et nos cultures différentes soient une source d’harmonie et de force, et non de discorde et de faiblesse.
Kofi Annan a aussi livré le fruit de ses réflexions sur la nécessité de reconnaître la complexité et la nature unique de chaque société.
« La combinaison des politiques et des institutions qui est nécessaire pour gérer les relations entre les communautés autochtones et la majorité constituée de nouveaux venus établis depuis longtemps n’est pas la même que celle qui est requise pour intégrer et pour protéger les membres des « nouvelles » minorités qui viennent tout juste d’arriver au pays. » Les solutions doivent être adaptées à la situation unique de chacune des sociétés. « C’est à cet égard que le centre jouera un rôle inestimable. »
Honorables sénateurs, le travail réalisé par le Centre mondial du pluralisme en vue de favoriser le leadership en matière de pluralisme constitue un témoignage éloquent de notre propre société, qui est à la fois unique et imparfaite. Comme Son Altesse l’Aga Khan l’a fait remarquer dans son allocution, ce récit et les liens qui existent au Canada entre les peuples autochtones, les citoyens francophones et anglophones et les néo-Canadiens continuent d’évoluer parce que le pluralisme n’est pas une fin en soi, mais plutôt un processus continu. En poursuivant notre apprentissage et notre croissance pour devenir une société plus tolérante, plus bienveillante et plus compatissante, nous donnons à d’autres sociétés dans le monde l’exemple d’une société où la diversité et la paix sont des atouts pour le bien commun.
J’espère que les sénateurs se joindront à moi pour remercier le Centre mondial du pluralisme et Son Altesse l’Aga Khan de leur précieuse contribution en tant que facilitateurs du leadership en matière de pluralisme, au Canada et ailleurs dans le monde.