2e Session, 41e Législature,
Volume 149, Numéro 156
Le vendredi 19 juin 2015
L’honorable Leo Housakos, Président
Le conflit en Syrie
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je tiens aujourd’hui à parler du conflit en Syrie, qui a entraîné l’une des pires crises humanitaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui a commencé comme un mouvement populaire en faveur de la démocratie et du changement est devenu un problème régional complexe qui exige l’intervention immédiate du Canada et de la communauté internationale.
La situation actuelle est bien davantage qu’un affrontement entre le gouvernement syrien et les opposants. Elle s’est muée en crise régionale avec la montée en puissance de l’EIIS, qui compromet non seulement la sécurité des gens de la région, mais aussi la nôtre. Mais quelle est la solution à ce problème? Nous savons tous, dans les circonstances actuelles, que l’EIIS n’accepterait jamais de négocier avec nous, même si nous le voulions. L’idéologie draconienne qui motive ce groupe nous empêche de trouver une solution.
Quel sort cette situation réserve-t-elle aux Syriens? La crise en est à sa cinquième année. Or, le conflit ne fait que s’aggraver, et un nombre sans cesse grandissant d’acteurs violent les droits de la personne. Devant cette situation complexe où les droits des Syriens sont lésés, nous, Canadiens, devrions faire l’impossible pour alléger leurs souffrances. La tradition canadienne des missions de maintien de la paix nous commande, si nous avons vraiment l’intention d’aider les Syriens, d’appuyer les mesures de pacification de la Syrie.
Honorables sénateurs, les mesures de pacification peuvent commencer même pendant que le conflit fait rage. Elles peuvent prendre la forme de pressions diplomatiques en faveur de la démocratie, de mesures d’aide pour rebâtir les établissements d’enseignement et de santé de même que les infrastructures, de services de consultation pour traiter les traumatismes et d’initiatives de défense des droits des femmes. Le Canada devrait être à l’avant-garde de tous ces efforts.
En ce qui concerne l’EIIS, même si je n’ai pas aujourd’hui de solution à vous proposer, je sais malgré tout que nous ne devrions pas laisser son existence nous empêcher de nous embarquer dans une mission de paix. Aidons les Syriens à ramener la paix dans leur vie. Aidons la société civile syrienne, parce que même si c’est elle qui, dans les faits, devra faire le gros du travail pour ramener la paix, elle risque fort de manquer de ressources et d’argent pour y parvenir.
Honorables sénateurs, ne partons pas pour l’été en nous disant qu’il sera toujours temps de nous occuper du sort de la Syrie à la reprise des travaux. Le conflit actuel ne pourra que s’enliser si nous ne faisons rien maintenant pour rétablir la paix et la justice, en Syrie, évidemment, mais aussi dans les pays avoisinants.