1re Session, 42e Législature
Volume 150, Numéro 146

Le jeudi 5 octobre 2017
L’honorable George J. Furey, Président

L’apprentissage du français en Colombie-Britannique

L’honorable Mobina S. B. Jaffer (leader suppléante des libéraux au Sénat) : Honorables sénateurs, il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de rencontrer certains témoins qui ont contribué au succès du quatrième rapport du Comité sénatorial permanent des langues officielles, intitulé Horizon 2018 : Vers un appui renforcé à l’apprentissage du français en Colombie-Britannique. Ces témoins sont tous très reconnaissants de ce rapport.

Cela dit, ils ont partagé avec moi certaines de leurs inquiétudes. Dans ma province, la Colombie-Britannique, tous les conseils scolaires souffrent d’une pénurie d’enseignants. En guise d’exemple, le Conseil scolaire francophone, avant la rentrée, le 5 septembre dernier, n’avait pourvu que 29 postes sur 50.

À la fin du mois d’août, j’ai également reçu un courriel de Mme Baril, directrice de l’école des Voyageurs. Désespérée, elle m’écrivait afin de m’informer qu’une enseignante venant de la Suisse et nouvellement embauchée n’aurait pas son permis de travail avant le 12 octobre prochain.

Par ailleurs, M. Robert Rothon, directeur général de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, a partagé avec moi ce qui suit, et je cite :

La Fédération a entrepris plusieurs démarches afin d’éviter les pertes des immigrants francophones qui ne sont même pas au courant des services qui leur sont offerts en français.

Les immigrants sont normalement des parents jeunes, avec de jeunes enfants, ou qui s’apprêtent à débuter une famille ici.

C’est une énorme opportunité de régénération de la communauté francophone de la Colombie-Britannique.

De plus, l’Association francophone de Surrey a partagé avec moi son inquiétude quant au fait qu’il n’y ait aucune ressource culturelle ou s’adressant à la petite enfance qui soit offerte en français à Surrey.

Honorables sénateurs, la crise de l’éducation en français et de l’immersion française dans ma province est sévère. Les jeunes, les immigrants et tous les Franco-Colombiens ont droit à une garantie quant à la possibilité de s’exprimer dans la langue de leur choix. Ce n’est pas seulement un enjeu d’éducation, c’est d’abord une question d’identité canadienne.

Il va donc sans dire que la culture franco-colombienne, qui fait partie de l’héritage canadien, ne doit pas nous être étrangère ou encore tomber dans l’oubli.

Je vous remercie.

Des voix : Bravo!