1re Session, 42e Législature
Volume 150, Numéro 205
Le jeudi 10 mai 2018
L’honorable George J. Furey, Président
Les droits de la personne en Iran
La persécution de la minorité baha’ie en Iran
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je prends la parole devant vous aujourd’hui pour attirer votre attention sur la situation épouvantable que vivent les baha’is en Iran, qui forment la plus grande minorité religieuse de confession musulmane dans ce pays.
Le mois dernier, Vahid Tizfahm a été libéré de prison après avoir purgé une peine de 10 ans infligée à sept leaders baha’is sur la foi de fausses accusations, sans aucun fondement. M. Tizfahm a été arrêté et emprisonné en 2008, à l’âge de 34 ans. Son jeune fils était en troisième année et a dû passer des années parmi les plus importantes de sa vie sans la présence de son père. M. Tizfahm a été emprisonné sans autre motif que sa foi. Il était baha’i.
Bien que je sois soulagée de savoir que M. Tizfahm pourra retrouver sa famille, je note aussi qu’il retourne dans une communauté baha’ie qui subit une pression croissante de la part du gouvernement iranien. En dépit de l’optimisme initial à l’idée que le président Hassan Rohani prendrait des mesures pour mieux faire respecter les droits civils de tous les Iraniens, la persécution des baha’is s’est accentuée sous sa présidence. Depuis 2005, plus de mille baha’is ont été arrêtés, dont plus de 300 depuis la première élection du président Rohani.
Je suis profondément troublée par les efforts d’incitation à la haine envers les baha’is déployés par le gouvernement iranien.
Les tactiques d’oppression du gouvernement iranien ont commencé à prendre une tournure de ce qui a été qualifié « d’apartheid économique ». Les baha’is n’ont pas le droit de fréquenter l’université ou de travailler dans le secteur public. On leur refuse aussi des permis d’entreprise, des permis de travail et des cartes professionnelles.
Plus récemment, plusieurs sources indépendantes ont plusieurs fois confirmé que les autorités iraniennes dirigent les mesures de persécution contre les baha’is au Yémen, y compris des déclarations faites par d’influents dirigeants yéménites qui reviennent à une incitation au génocide.
Les baha’is qui, sur l’ordre du gouvernement iranien, ont été emprisonnés au Yémen à cause de leurs croyances religieuses doivent être libérés.
Honorables sénateurs, les baha’is en Iran et au Yémen n’ont pas du tout réagi avec violence. Ils se sont plutôt servis des voies publiques et légales à leur disposition pour tenter de faire valoir leurs droits à la pleine citoyenneté. Toutefois, ils ont besoin de notre solidarité et de notre appui constant.
Le Canada continue de piloter la résolution des Nations Unies sur la situation des droits de la personne en Iran. Nous pouvons en faire davantage. Nous pouvons élever nos voix individuellement et collectivement pour défendre le droit des baha’is de servir et de pratiquer leur religion, ainsi que de vivre paisiblement en Iran. Merci.