1re Session, 44e Législature
Volume 153, Numéro 8
Le mardi 7 décembre 2021
L’honorable George J. Furey, Président
La violence faite aux femmes
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, je m’adresse à vous aujourd’hui pour parler du besoin urgent de mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes et les filles. Comme vous le savez tous, la journée d’hier — le 6 décembre — soulignait l’anniversaire d’un événement très déterminant dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Il y a 32 ans et un jour, le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes ont perdu la vie en raison d’actes qui relèvent d’une violence misogyne, insensée et indéfendable. Ces 14 femmes étudiaient à l’École polytechnique afin d’obtenir un diplôme d’ingénieur quand un homme a décidé d’ouvrir le feu dans leur salle de classe. Il les a tuées pour l’unique raison qu’elles étaient des femmes.
Honorables sénateurs, il y a divers types de violence contre les femmes. Il y a la violence entre partenaires intimes, qui comprend les coups et blessures, la violence psychologique, le viol conjugal et le féminicide; il y a la violence sexuelle et le harcèlement sexuel, c’est-à-dire le viol, les actes sexuels forcés, les avances sexuelles non sollicitées, les agressions sexuelles sur les enfants, le mariage forcé, le harcèlement de rue, le harcèlement criminel et le cyberharcèlement; il y a la traite des personnes, ce qui inclut l’esclavage et l’exploitation sexuelle; il y a les mariages d’enfants; et il y a la mutilation des organes génitaux féminins.
En 1997, le gouvernement du Canada a adopté une loi pour modifier le Code criminel afin que la mutilation des organes génitaux féminins soit reconnue comme une forme de voies de fait graves. Malheureusement, ces mesures législatives n’ont jamais été mises en application au Canada. La mutilation des organes génitaux féminins est pratiquée dans plus de 90 pays et sur tous les continents. L’organisme End FGM Canada Network estime qu’il y a plus de 100 000 survivantes de cet acte barbare au Canada et que des milliers de filles sont probablement à risque.
Honorables sénateurs, le 7 décembre fait partie des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe des Nations unies. Aujourd’hui, hier et tous les jours, nous nous rappelons le besoin pressant de mettre fin à toutes les formes répréhensibles de violence contre les femmes.
Selon l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation :
[…] 92 femmes et filles ont été tuées au Canada au cours des six premiers mois de 2021, par rapport à 78 au cours de la même période en 2020 et 60 en 2019.
Honorables sénateurs, ce n’est pas un problème du passé. C’est un problème qui existe aujourd’hui et, à moins que nous prenions des mesures draconiennes, il se perpétuera à l’avenir. Travaillons ensemble pour éviter que nos petites-filles aient à vivre la même violence qu’ont subie nos mères, nos sœurs et nos filles. Merci, honorables sénateurs.
Des voix : Bravo!