1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 139

Le mardi 26 février 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

La littératie

Interpellation—Suite du débat

L’ordre du jour appelle :

Reprise du débat sur l’interpellation de l’honorable sénatrice Callbeck, attirant l’attention du Sénat sur l’importance de la littératie étant donné que le Canada a plus que jamais besoin de connaissances et de compétences pour demeurer compétitif dans le monde et pour accroître sa capacité de s’adapter à l’évolution des marchés du travail.

Son Honneur le Président intérimaire : Sénatrice Jaffer, je remarque que cette question est inscrite au nom du sénateur Lang.

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : J’ai parlé au sénateur Lang et il a accepté que je prenne la parole.

[Français]

L’honorable Claude Carignan (leader adjoint du gouvernement) : Honorables sénateurs, je voudrais rappeler que le Règlement prévoit que le temps alloué au sénateur Lang devrait l’être pour le reste de son temps de parole puisqu’il a déjà commencé à parler à ce sujet. J’aimerais donc m’assurer qu’il pourra continuer pour le reste de son temps de parole.

Le sénateur Robichaud : Nous lui accordons cinq minutes.

[Traduction]

La sénatrice Jaffer : Honorables sénateurs, je suis heureuse de participer à l’interpellation de la sénatrice Callbeck sur l’importance de la littératie.

J’aborde aujourd’hui ce sujet avec une grande humilité. Les Canadiens ont de la chance — beaucoup de chance, honorables sénateurs — de bénéficier des efforts inlassables de plusieurs sénateurs dans cet important dossier.

J’aimerais d’abord parler des énormes progrès qui ont été réalisés dans le domaine, puis souligner le dévouement et les réalisations passés qui, j’en suis certaine, seront une source d’inspiration et d’encouragement à aller de l’avant.

En premier lieu, je veux remercier la sénatrice Callbeck d’avoir lancé cette interpellation. Comme nous l’a signalé la sénatrice Hubley dans cette enceinte, en novembre, la sénatrice Callbeck s’est vu décerner récemment le Prix humanitaire de l’année 2012 de la Croix-Rouge. Elle a été honorée pour sa contribution à l’avancement des femmes, notamment en politique, au développement de la petite enfance, aux programmes de ressources pour les familles et à la littératie. Elle a accompli un travail remarquable dans ce domaine en tant que ministre des Services sociaux de l’Île-du-Prince-Édouard et première ministre de cette province. Elle poursuit aujourd’hui ce travail en tant que sénatrice.

(1620)

[Français]

Je m’en voudrais de ne pas souligner, comme d’autres l’ont fait avant moi, la perspective unique que le sénateur Demers a apportée au Sénat à l’égard de l’alphabétisation.

Les amateurs de hockey parmi nous ont été particulièrement subjugués par la nomination du sénateur Demers en 2009, un entraîneur reconnu pour ses qualités de leader et de motivateur.

Plus récemment, les sénateurs Campbell, Neufeld et De Bané — représentant à la fois les caucus conservateur et libéral — ont répondu publiquement aux propos condescendants et injustes tenus par un chroniqueur du Globe and Mail au sujet de notre collègue.

Je fais partie des 50 sénateurs qui ont signé la lettre du sénateur De Bané, dans laquelle il raconte que le sénateur Demers a surmonté ses problèmes de lecture et d’écriture pour devenir l’un des meilleurs entraîneurs de hockey du pays et un sénateur fort efficace et suscitant l’admiration.

Je n’ai rien à ajouter aux excellentes lettres rédigées par les sénateurs, sinon que la volonté du sénateur Demers de livrer son secret a eu une influence considérable sur la vie de Canadiens qui sont aux prises avec ce problème. De plus, l’ouverture dont il a fait preuve devant ce défià titre de sénateur fait grandement honneur à notre institution. Les modèles sont extrêmement importants. Ils redonnent confiance en soi, éveillent les convictions et nourrissent la détermination.

[Traduction]

Je voudrais remercier la sénatrice Callbeck et le sénateur Demers de se dévouer sans relâche pour la cause de la littératie.

Honorables sénateurs, au cours des hommages rendus à notre ancienne collègue la sénatrice Fairbairn, le sénateur Mercer a parlé de cette interpellation et a dit que ce serait l’occasion tout indiquée de nous remémorer le travail de pionnière réalisé par la sénatrice Fairbairn pour promouvoir la littératie. Je suis d’accord.

Pour le temps qu’il me reste aujourd’hui, je voudrais vous faire part de mes réflexions sur le travail de la sénatrice Fairbairn et sur le legs qu’elle nous laisse et que nous avons l’occasion de nous approprier pour poursuivre son travail.

La sénatrice Fairbairn a été la première femme à servir les Canadiens à titre de leader du gouvernement au Sénat. Au cours de la même période, toutefois, soit de 1993 à 1997, elle a également été ministre chargée spécialement du dossier de l’alphabétisation. Le 5 septembre 1997, le premier ministre Chrétien l’a nommée conseillère spéciale à l’alphabétisation de la ministre du Développement des ressources humaines. Plus de 10 ans auparavant, le 11 mars 1987, la sénatrice Fairbairn avait déclaré ceci au Sénat, dans le cadre d’une interpellation sur l’analphabétisme au Canada :

Honorables sénateurs, l’une des libertés fondamentales inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés est la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression.

Un des droits fondamentaux dans la Charte est celui de l’égalité devant la loi, sans discrimination pour motif de race, de nationalité ou d’origine ethnique, de couleur, de religion, de sexe, d’âge ou de déficiences mentales ou physiques.

Pour un Canadien sur cinq, honorables sénateurs, ces mots n’ont pas de sens.

Ils ne leur offrent aucune sécurité ni aucune promesse d’avenir.

Ces Canadiens sont les victimes de ce qui est, à mon avis, la honte cachée de notre pays.

Ce sont des analphabètes.

Honorables sénateurs, l’exemple choisi par la sénatrice Fairbairn, celui de la Charte canadienne des droits et libertés, me semble particulièrement saisissant. Il montre que la sénatrice considérait l’alphabétisme non seulement comme un outil essentiel ou un aspect de l’éducation, mais bien comme un droit fondamental. Dans les remarques qu’elle a prononcées il y a 25 ans, elle a aussi parlé de la minorité silencieuse que constituent les Canadiens analphabètes.

Elle a conclu son discours comme suit :

La Colline du Parlement est l’endroit où il faut commencer à mener une lutte nationale contre l’analphabétisme, et je vous demande à tous d’y participer, dans votre région, dans votre province, dans votre ville.

Cette Chambre a été instituée en partie pour protéger ceux qui ne font pas partie de la majorité.

C’est le moment de nous acquitter de notre tâche à l’égard de la minorité silencieuse que constituent les analphabètes.

Je crois que les propos tenus par la sénatrice Fairbairn il y a 25 ans n’ont rien perdu de leur validité. Peut-être sont-ils même plus pertinents que jamais. Le Sénat a un rôle important à jouer dans la lutte contre ce phénomène que les politicologues appellent la « tyrannie de la majorité ». En 1987, la sénatrice Fairbairn a parlé de la minorité silencieuse que constituent les Canadiens analphabètes. En 2012, la sénatrice Callbeck a signalé que plus de 48 p. 100 des Canadiens avaient de faibles compétences en littératie.

Comme la sénatrice Fairbairn l’a souligné il y a déjà quelques décennies, l’alphabétisme est un enjeu national qui a des conséquences nationales. Elle soutenait que, dans ce cas, il ne fallait pas se laisser arrêter par l’indifférence générale qu’inspire ce sujet, mais faire en sorte d’outiller cette minorité et de protéger ses droits.

La sénatrice Fairbairn ne s’est pas contentée de faire des discours et d’effectuer des recherches sur le sujet. Dans son édition du 13 février 1990, le Toronto Star a publié un article très éloquent sur l’engagement de la sénatrice. En février 1990, le Parti libéral était en pleine course à la direction du parti, tout comme maintenant. À Yellowknife, la journaliste Carol Goar a publié un article intitulé « Une sénatrice libérale sort de son cocon ». Voici ce qu’elle a écrit :

À quelques rues de l’hôtel moderne où, le week-end dernier, les candidats à la direction du Parti libéral ont débattu de leurs politiques se trouve un local ambulant où 12 adultes autochtones se réunissent chaque jour pour apprendre à lire.

Le contraste est on ne peut plus frappant. D’un côté, les politiciens déplorent le fléau de l’analphabétisme chez les Autochtones et rivalisent de promesses pour offrir plus de fonds et de meilleurs programmes. De l’autre, les Autochtones organisent eux-mêmes leur modeste programme de formation des adultes.

Une libérale, la sénatrice Joyce Fairbairn, a jeté un pont entre les deux mondes.

Depuis que son ancien patron, Pierre Trudeau, l’a nommée au Sénat, il y a six ans, Mme Fairbairn, une ancienne journaliste, mène une croisade personnelle contre l’analphabétisme.

Elle multiplie les visites dans les collectivités pour faire des discours, examiner des projets d’alphabétisation et écouter attentivement les histoires de Canadiens qui ont surmonté leur orgueil pour pouvoir avouer leur analphabétisme.

À son arrivée à Yellowknife, Mme Fairbairn a commencé par demander à un membre du Parti libéral de la région si elle pouvait assister à une séance de formation des adultes.

On l’a aiguillée vers le programme Tree of Peace, mis en œuvre par la communauté autochtone depuis 20 ans.

Le directeur du programme, Tom Eagle, un leader autochtone de la région, lui a donné la permission d’assister à une séance de formation. Ainsi, tandis que ses collègues libéraux se préparaient en vue du débat de la course à la direction, Mme Fairbairn s’est éclipsée pour examiner le programme Tree of Peace.

Dans son article, Mme Goar a ajouté que la sénatrice Fairbairn :

[…] a expliqué aux 12 Autochtones canadiens méfiants qui se trouvaient dans la salle qu’elle venait découvrir un modèle de réussite et non moraliser ni porter de jugement.

« Je leur ai dit qui j’étais et pourquoi je m’intéressais à eux, puis je me suis assise, tout simplement, leur laissant prendre le relais. »

« Je crois que je ne correspondais pas à ce à quoi ils s’attendaient. »

En effet, comme M. Eagle l’a admis plus tard.

Les Autochtones étaient habitués à ce que des fonctionnaires viennent leur dicter comment mieux gérer leur programme, comment le modifier afin de satisfaire aux critères de financement fédéraux, quoi y enseigner et comment resserrer leurs normes.

Il se rappelle qu’un jour, ces Blancs qui mettaient leur grain de sel partout ont été à deux doigts de détruire l’initiative.

Il y a 14 ans, une délégation du ministère fédéral du Travail est venue annoncer au conseil d’administration que le programme était admissible à une généreuse subvention d’Ottawa.

Les Autochtones étaient enchantés. Ils ont commencé à faire des plans ambitieux.

C’est alors que les fonctionnaires leur ont mentionné que le financement fédéral était assorti d’une petite restriction.

Il ne visait que les élèves qui avaient déjà terminé la septième année. Quatre-vingt-dix pour cent du groupe se trouvaient donc inadmissibles.

L’incident a donné lieu à des hostilités entre ceux qui touchaient la subvention et les autres, qui devaient s’en sortir seuls.

« Lorsque nous avons compris à quel point cela s’avérait nuisible, il était trop tard. Le mal était fait », se rappelle-t-il.

[…]

M. Eagle comprenait qu’il prenait un risque en ouvrant les portes à une sénatrice.

Cependant, il voulait adresser un message à Ottawa : les programmes communautaires fonctionnent.

Pas les solutions imposées par le gouvernement.

Mme Fairbairn ignorait tout cela lorsqu’elle est entrée dans la salle de classe.

Il y a toutefois une chose qu’elle savait : le mot analphabète fait mal.

Ne pas savoir lire n’est ni une maladie, ni une infirmité, ni un signe d’échec.

Ce n’est que le résultat d’un manque de formation ou d’occasions perdues.

« Je rêve de rayer le mot analphabète du vocabulaire », a-t- elle révélé.

Ce fut comme une décharge électrique.

Un des élèves, un ancien mineur qui avait été blessé après 23 ans de travail, a bondi de sa chaise.

« Écoutez ceci », a-t-il dit en lui faisant jouer l’enregistrement d’une émission de la CBC où on ne cessait de demander à une enseignante aux adultes pourquoi il y avait autant d’ANALPHABÈTES autochtones, comment ceux-ci composaient avec leur ANALPHABÉTISME et comment on enseignait à un ANALPHABÈTE.

Le mot retentissait comme une gifle.

(1630)

La sénatrice Fairbairn grinçait des dents chaque fois qu’elle l’entendait.

Au moment de partir, elle a dit aux étudiants qu’elle avait appris plus de choses qu’eux ce matin-là.

Le lendemain, au forum libéral, c’était à qui, parmi les candidats, clamait le plus fort l’importance qu’il accordait à l’éducation des Autochtones.

Ils ont multiplié les statistiques et les promesses.

Ils ont promis de créer des commissions et de nommer des commissaires.

Ils ont juré qu’ils trouveraient de l’argent pour une injection massive de fonds fédéraux.

Tous s’accordaient pour dire que la situation était scandaleuse.

L’éducation est un droit fondamental.

Un droit avec lequel les libéraux ne lésinent pas et ne se perdent pas en théories.

La sénatrice Fairbairn a fait ce que plus de politiciens devraient faire : sortir de leur cocon et écouter.

Honorables sénateurs, cette histoire révèle l’essence de l’approche de la sénatrice Fairbairn en matière de défense des droits. La sénatrice Fairbairn allait tout simplement vers les gens, les faisaient participer et leur donnait du pouvoir. Elle écoutait les gens et tentait de mieux comprendre leurs objectifs, leurs luttes quotidiennes, leurs rêves et leurs aspirations, puis elle travaillait sans relâche pour les aider à réaliser ces rêves.

Quelques années après sa visite au centre Tree of Peace, à Yellowknife, ABC Alpha pour la vie Canada a créé le prix de sensibilisation du public à la littératie de l’honorable Joyce Fairbairn, C.P., communément appelé le prix Joycee, en hommage à celle qui a longtemps défendu la cause de la littératie au Canada.

Ce prix souligne la contribution exceptionnelle de sociétés canadiennes à la littératie. Il est juste qu’un prix portant le nom de la sénatrice Fairbairn reconnaisse la contribution du secteur privé. Lorsqu’elle a lancé son interpellation sur la littératie au Sénat, en 1987, elle a dit ce qui suit :

Les honorables sénateurs ont peut-être remarqué que je ne me suis pas encore livré au passe-temps favori des Canadiens qui consiste à dire que le gouvernement doit résoudre tout seul le problème.

C’est qu’il s’agit d’un domaine où le gouvernement ne peut tout simplement pas tout faire.

La sénatrice Fairbairn savait que, comme plusieurs autres questions complexes actuelles du domaine des politiques publiques, la littératie exige une approche sociale globale. Voici la suite de son propos ce jour-là :

Cela dit, je dois me hâter d’ajouter que je n’ai aucunement l’intention de dégager le gouvernement de ses responsabilités.

Il est essentiel que le gouvernement fédéral, c’est-à-dire tout le monde à partir du premier ministre, fasse sa part parce que le gouvernement dispose d’un avantage qu’aucun groupe ou particulier ne possède au Canada : il a une présence nationale.

Le travail de la sénatrice Fairbairn pour défendre cette cause et sensibiliser les gens a été une source d’inspiration grâce à laquelle d’autres ont décidé de faire des contributions remarquables, notamment le Groupe Financier Banque TD, Coca-Cola, Air Canada, CanWest Global Communications et le groupe Barenaked Ladies. Elle considérait que le rôle du gouvernement fédéral était de sensibiliser les gens, de favoriser le changement et d’être un chef de file.

La sénatrice Fairbairn possédait la capacité unique de rassembler groupes et coalitions disparates, de concilier les visions et les idées et d’harmoniser les efforts et les objectifs. Elle savait que, au Sénat, nous faisons de notre mieux pour collaborer les uns avec les autres.

Elle laisse derrière elle un héritage de collaboration intense et résolue dans ce dossier. Elle a pris la parole au Sénat à d’innombrables reprises pour nous conscientiser et nous rallier à la cause de la littératie, tout en veillant à ne pas rester dans une tour d’ivoire, à susciter la participation des Canadiens et à les écouter.

Que faire, maintenant que notre chère collègue et amie a quitté le Sénat?

Honorables sénateurs, je voudrais répondre à cette question en vous citant un extrait d’un discours de la sénatrice Fairbairn prononcé le 26 septembre 2006 au Sénat à propos de la littératie. Voici ce qu’elle disait :

Il nous faut simplement travailler ensemble, et je sais que nous en sommes capables ici. L’analphabétisme est un obstacle quotidien pour les adultes qui n’ont pas les compétences nécessaires; ces adultes ne peuvent pas aider leurs enfants en bas âge. L’analphabétisme est un obstacle pour les travailleurs, pour les personnes âgées à risque qui ont des problèmes de santé et pour l’économie en général, financièrement parlant, parce que nous perdons des millions et même des milliards de dollars en coûts supplémentaires à cause du manque de compétence des analphabètes et des problèmes que ces derniers entraînent malgré eux, dans un pays que nous considérons comme prospère et attentionné. Si nous n’accélérons pas notre soutien d’une manière équitable et généreuse, nous nuisons à notre avenir.

Je n’ai aucun doute que nous pouvons tous travailler ensemble avec détermination et bonne volonté pour éliminer ce que je considère toujours comme une honte cachée.

Ce sont les paroles profondes d’une femme forte et inspirante qui a fait d’énormes efforts pour améliorer la vie des autres. Avant de conclure, honorables sénateurs, j’aimerai raconter une histoire personnelle sur le sénateur Fairbairn. Nous sommes devenues très proches au fil des années. Je la considérais comme mon mentor.

Il y a quelques années, durant une visite en Colombie- Britannique, elle a séjourné chez moi, à Vancouver. Un matin, à 7 heures, elle a été réveillée par le son d’une cornemuse. Vous pouvez imaginer sa surprise d’entendre un tel son dans la maison d’une famille indo-canadienne. Elle a découvert que c’est mon fils qui jouait de cet instrument, et elle s’est exclamée : « C’est ce qui est formidable dans notre pays. Nous partageons et adoptons les cultures des autres. »

J’associe maintenant le son de la cornemuse à la sénatrice Fairbairn et à son enthousiasme sans borne pour notre merveilleux pays et son potentiel. Je tiens à remercier de nouveau les sénateurs Fairbairn, Demers et Callbeck. J’ai beaucoup de chance de les avoir pour mentors. Ils me poussent tous à me dépasser. Je les respecte grandement, et je suis très reconnaissante de leurs efforts en vue de faire avancer la cause de l’alphabétisation. Ils ont, et auront toujours, mon soutien et mon admiration indéfectibles pour le travail formidable qu’ils font.

(Sur la motion du sénateur Lang, le débat est ajourné.)