Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 40e Législature,
Volume 146, Numéro 19

Le jeudi 12 mars 2009
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

LES RESSOURCES HUMAINES ET LE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES

LE FINANCEMENT

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, madame le leader du gouvernement au Sénat a dit hier que les femmes faisant des études supérieures bénéficiaient de l’égalité en matière de financement. Elle a ajouté qu’il n’y avait pas de déséquilibre, que ce n’était plus un problème. J’ose dire que ce n’est pas le cas car les statistiques nous présentent un tableau différent. Seules 40 p. 100 des femmes font des études dans les disciplines du commerce et des affaires. Elles n’ont pas atteint l’égalité dans ce domaine d’études. Or, le gouvernement a concentré le plus gros du financement des études supérieures dans ces disciplines dominées par les hommes. Ainsi, les étudiantes ne reçoivent pas leur juste part.

Je voudrais demander à madame le leader du gouvernement au Sénat, à titre personnel, en tant que personne qui a combattu pendant toute sa vie pour la promotion de la femme, si elle compte agir pour remédier à ce déséquilibre en consacrant une part du nouveau financement aux femmes qui occupent une place dominante dans les sciences humaines, afin qu’elles puissent avoir accès à un financement pouvant favoriser leur carrière.

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement et ministre d’État (Aînés)) : Honorables sénateurs, j’étais un peu agacée hier parce que, de toute évidence, les femmes tendent à être mieux représentées dans certains domaines que dans d’autres.

J’espère que le sénateur Jaffer ne nous demande pas de cesser d’inciter les femmes à aller dans des disciplines telles que les affaires et les finances. Je crois que si nous essayions d’encourager les femmes à étudier dans ces domaines, nous n’aurions plus à nous lamenter de l’insuffisance de leur représentation dans les conseils d’administration des sociétés canadiennes.

Je crois que nous devons inciter les femmes à s’intéresser à ces disciplines. Je continue à regarder les listes de diplômés en mathématiques des universités, et je suis heureuse d’y voir beaucoup de femmes. Je trouve exaspérant qu’on puisse penser qu’il manque aux femmes les gènes nécessaires pour étudier les finances et les affaires.

Nous avons dit hier que l’Association des universités et collèges du Canada se félicite du nouvel investissement dans l’infrastructure universitaire et du financement de la Fondation canadienne pour l’innovation annoncé dans le budget fédéral. Ces investissements renforceront la contribution des universités aux efforts de relance de l’économie en ces temps difficiles.

J’encourage évidemment mes petites-filles qui vont à l’université à ne pas se cantonner dans certaines professions. Je leur suggère d’examiner toute la gamme de possibilités et de choisir en fonction de l’avenir et des débouchés.

Le sénateur Jaffer : Je n’ai pas demandé à madame le ministre de parler de ce qu’elle et moi voudrions voir dans le domaine des affaires. C’est une question différente, qui n’est pas dans le budget. Ma question portait sur les dispositions du budget qui n’accordent pas un traitement égal aux femmes. Les femmes ont été exclues du financement prévu dans ce budget.

Le sénateur LeBreton : Honorables sénateurs, ce n’est pas vrai. Nous veillons à l’égalité entre les deux sexes depuis le budget de 2007. Nous devons tenir compte de toutes ces choses.

J’ai ici au moins six pages de données sur les fonds ciblant explicitement les femmes. Je serais heureuse de déposer ce document ou d’écrire au sénateur Jaffer pour lui expliquer toutes les dispositions du budget qui aident les femmes.

Une voix : Lisez donc votre document.

Le sénateur LeBreton : La période des questions n’est pas assez longue.

Il est faux d’affirmer que le gouvernement n’aide pas les femmes. À mon avis, personne ne le pense. Vous pouvez me croire, une femme comme moi aurait refusé de faire partie d’un gouvernement qui ferait de la discrimination à l’endroit des femmes. Il est frustrant pour moi que d’honorables sénateurs posent des questions laissant insidieusement entendre que nous faisons peu de cas des femmes.