Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 40e Législature,
Volume 146, Numéro 32

Le mercredi 6 mai 2009
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Patrimoine canadien et les langues officielles

Les Jeux olympiques d’hiver de 2010—L’affichage bilingue

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat et porte sur l’utilisation du français aux Jeux olympiques de 2010 à Vancouver. Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, le COVAN, dit que sa mission « consiste à exalter l’âme du Canada et à inspirer le monde entier grâce à des Jeux olympiques et paralympiques extraordinaires qui laisseront un héritage durable ».

Honorables sénateurs, j’ai bien peur qu’au lieu d’être durable, cet héritage soit embarrassant, car il se peut fort bien que ces Jeux soient unilingues. L’affichage à l’anneau de glace olympique que vient d’ouvrir la ville de Richmond est uniquement en anglais. Le maire de Richmond, Malcolm Brodie, dit qu’on ne prévoit pas installer l’équivalent français de la grande affiche unilingue anglaise qui se trouve à l’extérieur du spectaculaire anneau de patinage de vitesse olympique de cette municipalité. En fait, le COVAN admet ne pas avoir discuté avec la ville de Richmond de la nécessité de mettre en place des affiches bilingues.

Le maire et le COVAN ont eu des discussions pendant deux ans. Tout au long de cette période, le COVAN n’a jamais abordé la nécessité d’avoir un affichage bilingue. Comme les sénateurs le savent fort bien, on parle ici de Jeux d’envergure internationale. Le Canada est fier d’avoir deux langues officielles.

Compte tenu du fait que le gouvernement du Canada est responsable de la nomination des 20 membres du conseil d’administration, quel message envoyons-nous au monde et à notre pays?

J’aimerais demander au leader du gouvernement au Sénat ce que le gouvernement fédéral prévoit faire pour corriger la situation.

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement et ministre d’État (Aînés)) : Comme les sénateurs le savent tous, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a exprimé de vives préoccupations à propos du manque d’installations bilingues aux Jeux olympiques de Vancouver.

À la suite de discussions entre le commissaire aux langues officielles et le COVAN, on a mis en place un comité consultatif. Bien sûr, c’est une chose que le commissaire avait demandée dans son rapport de décembre dernier.

Le COVAN a fait des efforts au cours des deux dernières années pour s’assurer que les deux langues officielles du Canada sont représentées aux Jeux olympiques de Vancouver. Le comité consultatif est formé de membres canadiens experts en la matière, ainsi que de l’ancien premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, qui a agi à titre de Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux olympiques de 2008, à Pékin.

Notre gouvernement a toujours défendu et fait valoir la dualité linguistique et culturelle du Canada, et il le fera toujours. Nous poursuivrons certainement sur cette voie. Nous travaillons avec nos partenaires olympiques pour nous assurer que la dualité linguistique de notre pays soit mise en valeur aux Jeux olympiques de 2010 afin que tous les Canadiens, peu importe la langue qu’ils parlent, soient fiers de nos jeux à Vancouver.

Le sénateur Jaffer : J’apprécie les propos de madame le sénateur. Compte tenu de ce qu’elle a dit et du fait que le COVAN a commis une erreur en ne discutant pas de la nécessité d’afficher dans les deux langues, le gouvernement fédéral versera-t-il de l’argent pour s’assurer que les affiches soient rédigées dans les deux langues?

(1410)

Le sénateur LeBreton : En ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral aux Jeux olympiques de Vancouver, je ne sais pas exactement, honorables sénateurs, qui sont les autorités compétentes. Le ministre du Patrimoine canadien — ministre parfaitement bilingue originaire de la Colombie-Britannique et ministre responsable de l’application de notre Loi sur les langues officielles — a fait toutes les démarches possibles.

Pour ce qui est de l’affichage, je suppose que cela s’inscrit dans la planification des Jeux. Je suis au courant de la situation; j’ai vu les reportages sur les installations de Richmond. Des doutes semblent planer sur ce qui arrivera une fois que les installations relèveront du COVAN. Je puis néanmoins affirmer, honorables sénateurs, que toute activité à laquelle contribue le gouvernement fédéral continuera, comme toujours, de faire une place aux deux langues officielles du pays.

En ce qui concerne le montant de la contribution, le gouvernement du Canada a, comme les sénateurs le savent, investi une somme considérable dans les Jeux olympiques. J’estime que la politique linguistique du Canada, la Loi sur les langues officielles, fait partie intégrante de toutes les dépenses que nous faisons. Je vais néanmoins soumettre la question à mon collègue, le ministre Moore, afin d’obtenir des précisions.