Débats du Sénat (hansard)

2e Session, 40e Législature,
Volume 146, Numéro 57

Le mardi 6 octobre 2009
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Les ressources humaines et le développement des compétences

L’aide aux femmes

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Dans un rapport publié récemment par le Conference Board du Canada et intitulé How Canada Peforms : a Report Card on Canada, on examine des secteurs clés dans lesquels le Canada est en train de perdre le combat contre la pauvreté. Le rapport présente des chiffres alarmants sur des enjeux cruciaux, comme l’âge des enfants qui travaillent et la pauvreté chez les personnes âgées.

L’organisme impartial Make Poverty History, fondé en 2005 et dont le siège social est situé à Ottawa, a également indiqué que le Canada était en train de perdre sa bataille contre la pauvreté. Selon cet organisme, en 2007, un enfant sur six au Canada vivait dans la pauvreté. Le taux de pauvreté infantile au Canada est de 15 p. 100, soit trois fois plus que la Suède, la Norvège et la Finlande. Chaque mois, plus de 770 000 Canadiens utilisent les banques d’alimentation.

Malheureusement, honorables sénateurs, 40 p. 100 de ces Canadiens sont des enfants. Selon un rapport publié par le Conference Board, le taux de pauvreté infantile est passé de 12,8 p. 100 au milieu des années 1990 à 15,1 p. 100 au milieu des années 2000. Au cours de cette même période, le taux de pauvreté au sein de la population d’âge actif est passé de 9,4 p. 100 à 12,2 p. 100, et le taux de pauvreté chez les personnes âgées a lui aussi augmenté, passant de 2,9 p. 100 à 5,9 p. 100.

Ce rapport donne au Canada la note de B et le place au neuvième rang parmi 17 pays, derrière, entre autres, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suisse et la Belgique.

Honorables sénateurs, la pauvreté est directement liée à la capacité des gens à se trouver un emploi, ce qui est particulièrement difficile pour les femmes. Le troisième rapport du gouvernement sur la mise en œuvre de son Plan d’action économique souligne les nombreux emplois qu’il a créés et qu’il va créer, emplois qui favorisent de manière disproportionnée les hommes.

Actuellement, 7 p. 100 des travailleurs de la construction sont des femmes; 7 p. 100 des travailleurs dans les métiers et dans le secteur du transport sont des femmes; et seulement 22 p. 100 des ingénieurs qui travaillent dans leur domaine sont des femmes.

Une voix : C’est honteux!

Le sénateur Jaffer : Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Que fait le gouvernement pour aider les femmes à se trouver un emploi en cette période difficile?

(1430)

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement et ministre d’État (Aînés)) : Je remercie madame le sénateur de sa question, mais il me faudrait toute la période des questions pour y répondre en énumérant la totalité des initiatives prises par le gouvernement pour aider les Canadiennes à obtenir des emplois dans cette période de ralentissement économique.

Pour ce qui est de la pauvreté, honorables sénateurs, le gouvernement soutient les familles à faible revenu. Le Plan d’action économique du Canada relève le plafond de revenu au- delà duquel le supplément de la Prestation nationale pour enfants destiné aux familles à faible revenu et la Prestation fiscale canadienne pour enfants ne sont plus versés. Cette initiative assurera une prestation pouvant atteindre 436 $ aux familles à faible revenu ayant deux enfants.

Comme le sénateur le sait sans doute, les nouvelles prestations fiscales à la famille sont entrées en vigueur le 1erjuillet. Nous avons doublé les allégements fiscaux accordés dans le cadre de la prestation fiscale pour le revenu du travail, ou PFRT, qui avait été établie dans le budget de 2007 pour aider les Canadiens et les Canadiennes à faible revenu à franchir ce qu’on appelle le « mur du bien-être social » et à accéder à l’emploi.

Notre Plan d’action économique prévoit en outre d’importants investissements dans le logement social afin d’aider les Canadiens à faible revenu, les personnes handicapées et les aînés. Ces investissements s’ajoutent à l’aide que nous accordons aux familles depuis l’introduction de la prestation universelle pour la garde d’enfants dans le budget de 2006 et la prestation fiscale pour enfants dans le budget de 2007. Grâce à la prestation universelle pour la garde d’enfants, le gouvernement verse chaque année plus de 2,4 milliards de dollars pour aider plus de 2 millions d’enfants.

Pour ce qui est de l’emploi des femmes, le gouvernement participe à de nombreux programmes, y compris le Programme de travail partagé, qui ont remporté un énorme succès. Grâce à ce programme particulièrement réussi, les entreprises peuvent garder leurs employés, hommes et femmes. Cette initiative a créé un climat de cohésion dans beaucoup de sociétés où les gens, pour la première fois de leur vie, ont commencé, à cause du partage du travail, à s’intéresser les uns aux autres et à s’entraider dans une période économique difficile.

Des voix : Bravo!

L’aide aux femmes réfugiées et immigrantes

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Je remercie madame le leader de sa réponse. Elle voudra peut-être nous fournir une réponse écrite détaillée sur ce que le gouvernement fait pour les femmes.

J’ai une autre question à poser. Malheureusement, quand il s’agit d’accéder à l’emploi, la situation des femmes réfugiées et immigrantes est encore pire. Selon l’organisation A Commitment to Training and Employment for Women, six mois après leur arrivée au Canada, seulement 32 p. 100 des femmes ont un emploi par rapport à 54 p. 100 des hommes. En 2001, les immigrantes avaient un taux de chômage de 8,1 p. 100 par rapport à 7 p. 100 pour les femmes nées au Canada et 6,8 p. 100 pour les hommes immigrants.

Que fait le gouvernement, non pour les familles, mais pour les femmes réfugiées et immigrantes, afin de les aider à trouver du travail?

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement et ministre d’État (Aînés)) : Je remercie madame le sénateur de sa question. Il est intéressant d’examiner les chiffres du chômage causé par le ralentissement économique mondial. Même si la crise a touché aussi bien les hommes que les femmes, les femmes — qui travaillent souvent dans des domaines tels que l’enseignement, les soins infirmiers et les services de santé — ont été moins touchées dans certaines régions du pays que les hommes du secteur manufacturier.

Toutefois, le sénateur s’interroge au sujet des immigrants, et particulièrement des immigrantes. Je serai heureuse de fournir au sénateur Jaffer la longue liste des programmes mis en œuvre par le gouvernement pour aider les néo-Canadiens qui ont perdu leur emploi ou qui essaient d’entrer dans la population active. Je serai heureuse de fournir une longue réponse écrite, comme l’a demandé l’honorable sénateur.