Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 21

Le mardi 27 avril 2010
L’honorable Pierre Claude Nolin, Président suppléant

L’initiative sur la santé de la mère et de l’enfant à la conférence du G8

Le sénateur LeBreton : Honorables sénateurs, le sénateur Dallaire connaît la réponse. Il est évident qu’il n’est pas d’accord, mais s’il considère l’opinion publique canadienne, il est clair que le gouvernement a pris une décision qui bénéficie d’un vaste appui. Je ne crois pas que le Canada ou un autre membre du G8 puisse dire à un pays qu’une de ses politiques est illégale. Nous essayons, dans le cadre de cette initiative du G8, de créer des conditions nous permettant d’améliorer la santé des mères et de leurs enfants.

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, avant de poser ma question, je voudrais revenir sur ce que madame le leader vient de dire.

Je respecte ce qu’elle a dit parce que j’ai l’impression qu’elle y croit. Je voudrais cependant lui présenter le scénario suivant.

Chaque été, je vais travailler dans des villages d’Afrique où le paludisme tue une personne toutes les 30 secondes. Si une femme est atteinte de paludisme pendant sa grossesse, elle a besoin d’un avortement parce qu’elle peut mourir des dégâts que la maladie cause dans son système circulatoire. Dirons-nous à cette femme que nous ne paierons pas pour un avortement parce que nous y sommes opposés par principe?

Le sénateur LeBreton : Honorables sénateurs, en lançant cette initiative à titre d’hôte du G8, le gouvernement se fait le champion de la promotion de la santé de la mère et de l’enfant, y compris une meilleure nutrition, le traitement et la prévention de maladies telles que la pneumonie, la diarrhée et le paludisme, le dépistage et le traitement des maladies transmises sexuellement, y compris le VIH/ sida, l’administration de médicaments, la planification familiale, la vaccination, l’eau potable et l’hygiène.

Le sénateur cite un cas particulier. Nous pourrions poursuivre ce débat indéfiniment. Le fait est que nous avons clairement dit que notre contribution à cette initiative du G8 ne comprend pas le financement de l’avortement.

Le sénateur Jaffer : Honorables sénateurs, chaque année, environ 529 000 femmes meurent en couches. Ces décès se produisent en grande majorité dans des pays en développement. Par exemple, une femme de l’Afrique subsaharienne a une chance sur 16 de mourir au cours de la grossesse ou de l’accouchement, par rapport à une sur 4 000 dans les pays développés.

En septembre 2001, 147 chefs d’État ont collectivement adopté les objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le développement, qui visent à réduire des deux tiers le taux de mortalité infantile et des trois quarts le taux de mortalité maternelle d’ici 2015.

Le leader du gouvernement a parlé plus tôt de certains programmes, mais ne nous a pas dit quels programmes précis le Canada présentera au sommet du G8 pour tenir son engagement de réduire la menace à la santé des mères et de leurs enfants. Quels programmes nous permettront d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement définis par les Nations Unies?

Le sénateur LeBreton : Honorables sénateurs, j’ai déjà dit que la ministre Oda assiste à une réunion à Halifax, où seront mis au point les différents programmes et leurs détails. Nous devrons attendre les décisions qui seront prises.

Le sénateur Jaffer a parlé du nombre d’enfants qui meurent chaque année. Je souscris aux propos de Sharon Marshall de Vision mondiale : 8,8 millions d’enfants meurent chaque année de causes qu’il nous serait facile de prévenir au moyen d’interventions qui ne coûteraient que quelques sous. C’est certainement sur cet aspect que nous devrions concentrer nos efforts. J’espère que c’est ce que les ministres du G8 sont en train de décider actuellement. J’espère qu’ils trouveront un moyen de canaliser tous les efforts pour que les compétences et les ressources collectives du G8 servent à améliorer la santé des mères et à sauver la vie des enfants.