Débats du Sénat (hansard)

3e Session, 40e Législature,
Volume 147, Numéro 98

Le jeudi 24 mars 2011
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Les langues officielles

L’enseignement du français en Colombie-Britannique

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat et porte sur l’enseignement du français en Colombie-Britannique.

[Français]

Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat et porte sur l’enseignement des langues officielles de notre pays. Le ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique a récemment proposé un nouveau curriculum pour l’enseignement des langues dans la province que j’ai l’honneur de représenter ici.

Malheureusement, dans l’ébauche de ce curriculum, le français n’est plus présenté comme une langue officielle de notre pays, mais inclus dans la catégorie des langues appelées « langues additionnelles ».

[Traduction]

M. Réal Roy, président de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, a affirmé ce qui suit :

Nous sommes très heureux du solide arrimage du nouvel ensemble des ressources intégrées au Cadre européen commun de référence pour les langues et de son objectif qui est de développer le multilinguisme chez les élèves britanno-colombiens du primaire et du secondaire.

Dans ce contexte, nous aimerions appuyer avec enthousiasme, de toutes les façons possibles, la mise en œuvre d’un programme d’enseignement du français s’inscrivant dans le Cadre européen commun de référence pour les langues.

Mme Claire Trépanier, directrice du Bureau des affaires francophones et francophiles à l’Université Simon Fraser, ajoute ceci :

Notre préoccupation, toutefois, est que l’introduction de ce programme place le français sur le même pied que les autres langues, peu importe son envergure en tant que langue officielle du Canada, et donne un vaste choix aux districts scolaires lorsqu’il s’agit de choisir la langue à offrir.

Cela pourrait sérieusement éroder la présence du français dans le système scolaire de la Colombie-Britannique. Voici la question que j’adresse à madame le leader :

[Français]

Le gouvernement fédéral a l’obligation d’assurer que les enfants de la Colombie-Britannique aient le droit d’être éduqués dans leur langue officielle. Madame le leader est-elle d’avis que le fédéral a un rôle à jouer dans la promotion et le développement de la francophonie en Colombie-Britannique?

[Traduction]

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement) : Je remercie madame le sénateur de sa question. De toute évidence, le sénateur Jaffer fait allusion à une situation qui concerne le gouvernement de la Colombie-Britannique. Je suis en faveur de l’enseignement dans les deux langues officielles. Le ministre du Patrimoine, l’honorable James Moore, est parfaitement bilingue parce qu’il a appris à parler l’autre langue officielle à l’école qu’il a fréquentée en Colombie-Britannique. Le gouvernement a clairement montré son appui aux langues officielles, et nous soutenons pleinement la dualité linguistique canadienne et la Loi sur les langues officielles. À preuve, nous avons investi une somme sans précédent dans le Programme des langues officielles et nous avons pris un engagement sur cinq ans, connu sous le nom de Feuille de route pour la dualité linguistique. À ce jour, plus de 71 p. 100 des engagements pris dans cette feuille de route ont été respectés et ils ont été financés à hauteur de plus de 792 millions de dollars.

Honorables sénateurs, pour répondre à la question du sénateur Jaffer, le gouvernement appuie sans réserve la dualité linguistique canadienne et la Loi sur les langues officielles, et les mesures qu’il a prises le prouvent.

Le sénateur Jaffer : Honorables sénateurs, je remercie le leader de sa réponse. Je viens de la Colombie-Britannique et je suis fière des réalisations du ministre du Patrimoine. Toutefois, il nous faut beaucoup plus de ministres de cette province qui parlent les deux langues officielles. Il faut qu’une solide formation en français soit offerte dans ma province.

Honorables sénateurs, je demande au leader quel rôle le gouvernement fédéral peut jouer pour que le français ne soit pas qu’une langue parmi bien d’autres qui sont offertes, mais une langue particulièrement importante. L’anglais et le français devraient être proposés à tous les enfants. Tel devrait être notre objectif. Ensuite, d’autres langues pourraient être offertes.

Le sénateur LeBreton : Je remercie madame le sénateur de sa question. Je crois avoir affirmé très clairement dans ma première réponse notre engagement à l’égard des langues officielles du Canada et de la dualité linguistique. Je dois avouer que je ne suis pas au courant du rapport que le sénateur a mentionné. Il se peut que je me trompe, mais j’ai l’impression qu’il doit avoir été produit par le gouvernement de la Colombie-Britannique.

Honorables sénateurs, mon fils habite en Colombie-Britannique et je sais fort bien que, dans cette province, on enseigne de nombreuses langues dans les écoles pour refléter la démographie de l’ensemble de la province, ainsi que celle de la région de Vancouver.

Le gouvernement souscrit pleinement au principe de la dualité linguistique et a à cœur de faire respecter la Loi sur les langues officielles. Je vais néanmoins communiquer les observations et les questions du sénateur à mon collègue, le ministre Moore, et lui demander de m’éclairer un peu plus sur le sujet abordé par le sénateur. Je me ferai un plaisir de déposer une réponse écrite à notre retour la semaine prochaine.