Débats du Sénat (hansard)

1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 59

Le jeudi 8 mars 2012
L’honorable Donald H. Oliver, Président intérimaire

La condition féminine

La violence faite aux femmes

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Aujourd’hui, le jeudi 8 mars, c’est la Journée internationale de la femme, qui nous donne l’occasion de saluer les réalisations économiques, politiques et sociales des femmes dans le monde. Malheureusement, c’est aussi l’anniversaire de la mort de Mme Arlene May. Le 8 mars 1996, tandis que la communauté internationale célébrait la Journée internationale de la femme, la famille d’Arlene May pleurait le décès de celle-ci. C’est ce jour-là, en 1996, qu’Arlene May a été assassinée par un homme qui avait été à un moment son conjoint de fait.

Hélas, le cas d’Arlene May n’est pas isolé. Tous les jours, il y a plus de 3 000 Canadiennes qui vivent dans des refuges d’urgence pour échapper à la violence au foyer.

Comme je l’ai dit à d’autres occasions, je sais que, lorsqu’elle travaillait avec le premier ministre Mulroney, madame le leader a joué un grand rôle dans la mise en place de nombreux programmes visant à prévenir la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, à titre de leader du gouvernement au Sénat, aurait-elle l’obligeance de nous informer de ce que le gouvernement fait au juste pour protéger des femmes comme Arlene May qui sont victimes de la violence familiale et conjugale?

L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement) : Je remercie madame le sénateur de sa question. Elle a tout à fait raison. Il s’agit d’un dossier dont je me suis beaucoup occupée pendant une bonne période, notamment, comme elle l’a dit, au sein du gouvernement Mulroney. C’est alors que j’ai pu rencontrer madame le sénateur Jaffer pour la première fois. Nous l’avons nommée membre d’un groupe spécial chargé d’étudier la violence faite aux femmes.

J’ignore si le sénateur était présente lorsque j’ai fait ma déclaration, tout à l’heure, mais je rappelle qu’il y a eu des augmentations notables des fonds. La ministre de la Condition féminine, Mme Ambrose, vient d’annoncer l’injection de nouveaux fonds. L’accent est mis cette fois sur les femmes qui vivent dans les régions rurales et éloignées et plus particulièrement sur les programmes qui concernent l’isolement, la sécurité économique et, surtout, la violence faite aux femmes. Il y a une longue liste de programmes auxquels le gouvernement a participé par l’entremise non seulement du ministère de la Condition féminine, mais aussi du ministère de la Justice et du ministère de la Sécurité publique.

J’ai une longue liste. Je le sais, puisque je m’en sers pour de nombreux discours que je prononce sur la question. Ce serait un plaisir de donner au sénateur Jaffer une longue réponse détaillée par écrit.

Le sénateur Jaffer : Je comprends que madame le leader ne puisse pas donner une réponse verbale. C’est normal. Toutefois, lorsqu’elle partagera cette information, aurait-elle aussi l’obligeance de préciser les mesures que le gouvernement prend ou a prises pour que nous ayons des moyens de prévenir la violence faite aux femmes? Quelles sont ces mesures au juste? Quels sont les moyens actuellement en place pour garantir la sécurité de femmes comme Arlene May? Enfin, y a-t-il des programmes précis qui ciblent les immigrantes nouvellement arrivées?

Le sénateur LeBreton : Honorables sénateurs, le gouvernement s’est engagé dans divers programmes pour combattre la violence faite aux femmes. La campagne contre les mauvais traitements infligés aux aînés a été une sorte de retombée de la campagne que le gouvernement actuel et les gouvernements précédents ont menée contre la violence faite aux femmes.

(1420)

En ce qui concerne les immigrantes, nous avons examiné la semaine dernière le projet de loi C-10, dont certaines dispositions portent sur la traite de personnes et l’exploitation des immigrants qui arrivent au pays.

Je serai heureuse d’ajouter ces sujets à ma réponse lorsque je la fournirai.

Le sénateur Jaffer : Je vous remercie. Je tiens à féliciter le leader pour la campagne de lutte contre les mauvais traitements infligés aux aînés que le gouvernement a organisée. Je l’ai trouvée très instructive.

Je voudrais maintenant demander au leader d’envisager une campagne conçue pour les nouveaux arrivants au pays, afin de les renseigner sur l’aide qu’elles peuvent obtenir et de ne pas les laisser seules ou isolées face à la violence.

Le sénateur LeBreton : Encore une fois, comme je l’ai mentionné, des dispositions spéciales seront mises en œuvre une fois le projet de loi C-10 adopté. Ces dispositions ciblent les personnes qui maltraitent les femmes — ce sont le plus souvent des femmes, parce que plusieurs des victimes sont des travailleuses domestiques.

Pour faire suite à une question posée par le sénateur Lovelace Nicholas, je voudrais, avec la permission du sénateur Jaffer, lui fournir une copie d’une réponse. C’est le sénateur qui avait posé la question concernant les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées en Colombie-Britannique. Nous avions donné une réponse à la question qui avait été posée en novembre et en décembre derniers. La réponse avait été déposée au Sénat le 7 février. Avec la permission du sénateur Jaffer, je voudrais m’assurer que le sénateur Lovelace Nicholas en obtienne une copie.