1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 176
Le mardi 18 juin 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président
Les affaires étrangères
La résolution des Nations Unies sur la violence sexuelle faite aux femmes
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, ma question s’adresse aussi à madame le leader du gouvernement au Sénat. Le Canada a toujours été un grand défenseur des droits des femmes. Depuis 1994, notre pays dirige les négociations au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui sont liées aux résolutions sur la violence faite aux femmes. Toutefois, la semaine dernière, le gouvernement a fait un grand pas en arrière en matière de droits des femmes.
Le lundi 10 juin, le gouvernement canadien a présenté aux Nations Unies un projet de résolution sur la violence sexuelle faite aux femmes. Les Nations Unies ont adopté la résolution le vendredi 14 juin. Or, le texte ne tient pas compte de l’importance des droits à la santé sexuelle et à la santé génésique des victimes de viol, même s’il est reconnu que l’éducation et les services de santé jouent un rôle fondamental dans la lutte contre la violence sexuelle faite aux femmes et aux jeunes filles du monde entier.
Le texte omet de mentionner des services de santé cruciaux auxquels doivent avoir accès les victimes de violence sexuelle, y compris des contraceptifs d’urgence, des avortements sûrs, des traitements anti-VIH, ainsi que des vérifications et des tests de dépistage des maladies transmises sexuellement.
Pourquoi ces éléments essentiels n’ont-ils pas été inclus dans le projet de résolution et que doit-on en conclure pour ce qui est du soutien et des priorités de financement du gouvernement en matière de droits liés à la sexualité et à la procréation, tant ici qu’à l’étranger?
L’honorable Marjory LeBreton (leader du gouvernement) : Premièrement, le Canada a fait preuve et continuera de faire preuve d’un leadership fort relativement aux résolutions qui portent sur la violence sexuelle faite aux femmes, ainsi que sur leur santé et leur bien-être en général.
Nous sommes un leader mondial dans la protection et la promotion des droits des femmes et des jeunes filles et, comme je l’ai déjà mentionné, nous continuons d’axer nos efforts sur des mesures concrètes qui permettent d’améliorer la vie des femmes et des jeunes filles du monde entier. Cela fait partie des mesures prises par le gouvernement. Au lieu de consulter des groupes de défense des intérêts ou d’adopter une approche globale à l’égard d’une foule de problèmes, nous nous concentrons sur les besoins, et nous avons changé concrètement la vie des femmes et des jeunes filles.
(1450)
La sénatrice Jaffer : Madame le leader, ma question était la suivante : qu’avez-vous fait pour que les victimes de violence sexuelle aient accès à des ressources comme des contraceptifs d’urgence, des services d’avortement sécuritaires, des traitements contre le VIH et des services d’examen et de dépistage à l’égard des infections transmises sexuellement? Ce sont des victimes de viol.
La sénatrice LeBreton : Je crois avoir déjà répondu à cette question en ce qui concerne les maladies transmises sexuellement. Je suis certaine que la sénatrice connaît l’Initiative de Muskoka, une mesure annoncée par le premier ministre qui vise les femmes et les jeunes filles, notamment les jeunes mères et les femmes enceintes.
Je vais retrouver mes réponses à vos questions précédentes, sénatrice Jaffer, puis je vous les ferai parvenir de nouveau.
La sénatrice Jaffer : J’ai souvent complimenté le gouvernement au sujet de l’Initiative de Muskoka. J’ai travaillé dans les villages africains où j’ai été témoin de l’excellent travail réalisé par le gouvernement en matière de santé maternelle, mais il s’agit d’un problème différent. Il est question de viol, de femmes qui ont été victimes de viol, que ce soit au Canada ou dans le cadre d’un conflit. Ma question à madame le leader n’a rien à voir avec la santé maternelle.
Voici ma question : pourquoi des composantes essentielles sont- elles absentes de ce projet de résolution, et qu’est-ce que cela révèle au sujet des priorités du gouvernement en matière d’aide et de financement?
Cela n’a rien à voir avec les droits des mères. Il s’agit des droits en matière de sexualité et de reproduction qui sont accordés aux femmes victimes de viol.
La sénatrice LeBreton : Je le répète : le gouvernement a pris plusieurs mesures afin de réduire la violence faite aux femmes, aussi bien au Canada qu’à l’étranger. Il a mis en place plusieurs initiatives à l’intention des femmes et des enfants qui sont victimes de viol.
Je vais prendre note de la question de la sénatrice.