2e Session, 41e Législature,
Volume 149, Numéro 33

Le jeudi 6 février 2014
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

Les affaires étrangères

Les pourparlers de paix—La protection des enfants en Syrie

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Un des moments dont je suis le plus fière lors de ma visite d’un camp de réfugiés de la région du Darfour au Soudan, c’est lorsque les mères m’ont dit qu’elles remerciaient les Canadiens de soutenir l’éducation de leurs enfants. Quand les Canadiens permettent l’éducation de ces enfants, ils leur donnent une raison de survivre. J’espère que le même effet se produira en Syrie. Je suis très préoccupée par l’impact que le conflit syrien a eu sur les enfants.

D’abord, j’aimerais féliciter le gouvernement pour avoir fourni 203 millions de dollars pour soulager les Syriens victimes de cette crise humanitaire, et particulièrement pour les 116 millions de dollars utilisés pour aider les pays voisins de la Syrie à accueillir un nombre sans précédent de réfugiés.

Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. La majeure partie du financement fourni par le Canada est assortie d’un échéancier maximal de cinq ans. Comment allons-nous donc continuer d’appuyer le bien-être psychologique et physique des enfants réfugiés syriens à long terme?

L’honorable Claude Carignan (leader du gouvernement) : Merci, sénatrice Jaffer, pour votre question. C’est un sujet qui nous tient beaucoup à cœur.

Comme vous avez pu le constater, il y a à nouveau des mesures qui ont été prises. On dit depuis le début que la seule façon d’arrêter le bain de sang en Syrie est de trouver une solution pacifique. Le Canada va continuer à prendre des mesures à l’égard de la crise humanitaire en Syrie.

L’objectif principal est de fournir de l’aide humanitaire aux personnes touchées par la guerre civile en Syrie. Vous l’avez noté, le 24 janvier dernier, notre premier ministre a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 150 millions de dollars afin de permettre de répondre aux besoins qui croissent rapidement en Syrie et dans les pays voisins.

Nous appuyons la stratégie « NON à une génération perdue! » de l’UNICEF, en vue de fournir des services d’éducation et de protection aux enfants touchés par le conflit. Lancée par l’UNICEF et ses partenaires, cette stratégie cherche à protéger l’avenir des enfants touchés par la crise syrienne. Grâce à l’appui du Canada, nos partenaires répondent aux besoins humanitaires. Par exemple, ils fournissent également de l’eau potable à 10 millions de personnes, de l’assistance alimentaire à 3,8 millions de Syriens dans le pays, ainsi que de l’aide d’urgence à près de 3 millions de réfugiés dans les pays voisins.

Jusqu’à maintenant, le Canada a consacré plus de 630 millions de dollars à l’aide humanitaire ainsi qu’à l’aide au développement et à la sécurité pour faire face à la crise syrienne.

Nous allons continuer à suivre de près la situation en Syrie. Nous allons continuer à condamner la violence qui déchire la Syrie et nous continuerons d’appuyer le peuple syrien dans sa lutte en vue d’un avenir meilleur et prometteur.

La sénatrice Jaffer : J’apprécie beaucoup votre réponse. Je sais que vous n’aurez pas la réponse tout de suite, mais j’aimerais toutefois beaucoup recevoir ces données dans les plus brefs délais. Combien d’argent le Canada a-t-il donné et va-t-il donner multilatéralement, bilatéralement et spécifiquement pour le bien- être des enfants?

[Traduction]

Le Comité des droits de la personne cherche notamment à s’assurer que les femmes participent aux négociations de paix, conformément à la résolution 1325. Il s’agit d’un dossier international que le Canada défend depuis de nombreuses années. Je suis consciente que vous ne pouvez pas nécessairement répondre immédiatement, mais auriez-vous l’obligeance de vous renseigner le plus rapidement possible sur ce que fait le Canada pour veiller à la participation des femmes aux négociations de paix?

[Français]

Le sénateur Carignan : Comme je l’ai dit, les montants attribués à l’aide humanitaire représentent des sommes importantes qui impliquent différents programmes, dont ceux de l’UNICEF qui fournit de l’éducation aux enfants qui subissent les inconvénients occasionnés par la crise syrienne. Il est difficile ou quasi impossible de chiffrer et d’établir une répartition très précise entre le nombre précis d’enfants ou le nombre précis de femmes qui sont aidés directement ou indirectement par le Canada dans le cadre de ces mesures.

Comme je l’expliquais tout à l’heure, nous appuyons avec nos partenaires de l’aide humanitaire et nous fournissons en eau potable 10 millions de personnes et nous accordons de l’assistance alimentaire à 3,8 millions de Syriens dans le pays.

Vous comprendrez donc qu’il est difficile de connaître d’un point de vue précis les statistiques, à savoir combien d’enfants ou de femmes sont aidés directement ou indirectement par le Canada.

Je veux toutefois réitérer, au nom de notre gouvernement, que nous suivons la situation de près, nous condamnons la violence et nous voulons nous assurer d’appuyer le peuple syrien dans sa lutte pour un avenir meilleur; nous allons donc continuer d’être présents.

(1500)

La sénatrice Jaffer : J’apprécie votre défi, mais peut-être ne suis-je pas assez claire.

[Traduction]

Monsieur le leader, je n’ai peut-être pas été assez claire. Je ne peux certainement pas vous demander de nous dire exactement combien d’enfants reçoivent de l’aide. Toutefois, j’aimerais savoir combien d’argent est donné sur les plans multilatéral et bilatéral, et quels efforts sont consentis pour veiller à ce que les femmes participent aux négociations de paix.

[Français]

Le sénateur Carignan : Sénatrice Jaffer, pour l’instant, je peux vous confirmer les informations qui sont ici. Je peux prendre l’engagement de vérifier s’il y a des éléments supplémentaires, puis vous revenir ultérieurement pour compléter cette réponse. Une chose est certaine, comme je l’ai déjà dit, nous suivons la situation de près. Nous sommes près du peuple syrien et voulons l’assurer de notre soutien.