1re Session, 43e Législature
Volume 151, Numéro 26

Le mardi 23 juin 2020
L’honorable George J. Furey, Président

Le Budget des dépenses de 2020-2021

Étude du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (A) en comité plénier

L’ordre du jour appelle :

Le Sénat en comité plénier afin d’étudier les dépenses prévues dans le Budget principal des dépenses pour l’exercice se terminant le 31 mars 2021 et dans le Budget supplémentaire des dépenses (A) pour l’exercice se terminant le 31 mars 2021.

La sénatrice McPhedran : Je tiens à remercier le ministre Duclos et le ministre Morneau, ainsi que les fonctionnaires qui les accompagnent, de s’être joints à nous aujourd’hui. Je vous poserai d’abord des questions au nom de la sénatrice Mobina Jaffer concernant les mesures que vos ministères respectifs ont prises ou qu’ils prendront pour s’attaquer au problème du racisme systémique et, si j’ai le temps, j’aurai aussi mes propres questions pour vous.

Permettez-moi de prendre un instant pour vous demander de ne pas considérer les interruptions d’une des personnes qui vous ont posé des questions comme étant le reflet de l’attitude de l’ensemble des sénateurs présents et pour vous dire que je regrette que certains se soient abaissés à agir de la sorte.

Le préambule de la sénatrice Jaffer est le suivant :

Je comprends que, dans « analyse comparative entre les sexes plus », le « plus » signifie la race, l’origine ethnique, la religion, l’âge et les handicaps mentaux ou physiques. Si la reconnaissance de ces enjeux est louable, je crois qu’une surveillance des politiques fondée explicitement sur la race est requise pour s’assurer que la réponse aux injustices raciales dans le processus législatif ne soit pas reléguée au second rang.

Conséquemment, à la lumière des déclarations du premier ministre Trudeau, nous devons nous attaquer aux problèmes de racisme systémique au Canada au moyen d’actions concrètes à l’échelle des institutions.

Voici la question de la sénatrice Jaffer :

Vos ministères respectifs entendent-ils mettre en place une analyse fondée sur la race et, si des mesures pour contrer le racisme systémique sont déjà en place, en quoi consistent-elles?

M. Duclos : Merci, sénatrice. Je vais d’abord répondre à votre observation concernant l’analyse comparative entre les sexes plus, ou ACS+. Le but est toujours de procurer à tous des chances égales dans la vie. Je donne un exemple d’inégalité des chances au Canada. Deux filles naissent le même jour; l’une est Autochtone et l’autre non. Il est 10 fois plus probable que la fille autochtone se fasse emprisonner dans sa vie que l’autre fille.

Cela prouve indéniablement que l’inégalité des chances existe au Canada. D’où la nécessité de prendre des mesures comme l’ACS+, même si elles peuvent sembler techniques. Il faut parler de ces enjeux. La première étape pour remédier au problème est de reconnaître qu’il existe. Ensuite, nous pouvons discuter ouvertement des raisons de son existence et des moyens de l’éliminer.

Admettre l’existence du racisme systémique au Canada est la première étape en vue d’y remédier. Voilà pourquoi ce dialogue est si important pour appuyer la prise de mesures subséquente. Le racisme systémique est l’une des raisons pour lesquelles il existe une inégalité des chances au Canada. C’est la raison pour laquelle, dès la naissance, une fille autochtone n’a pas les mêmes chances qu’une fille non autochtone.